Un nouvel album d’Accept est, il ne faut pas se voiler la face, un événement dans le paysage métallique, tant ce groupe a marqué et marque encore de son empreinte le genre. Nul besoin de revenir sur les monuments du metal que sont Restless & Wild, Balls To The Wall ou Metal Heart, ainsi que le retour avec Mark Tornillo au chant et notamment le réussi Stalingrad. Ce quinzième album devait donc enfoncer le clou et montrer qu’Accept demeure un fer de lance du genre, et qu’il peut rivaliser avec les jeunes loups qui tentent de lui ravir la place.
Malheureusement… Que dire ? L’ensemble est si moyen… Comment exprimer ma déception ? Ne pas rédiger cette chronique ? Ce serait me défiler. Descendre l’album ? Il ne le mérite pas, car il demeure certains éléments à sauver et quelques idées qui auraient pu être creusées. Et tant d’autres à oublier.
Commençons par ce qui peut être sauvé, non pas du naufrage, mais de la mélasse ambiante. « Die By The Sword », qui ouvre les hostilités, est construit sur de bons riffs et des arrangements de qualités, mais peine à décoller en raison d’un refrain un peu simpliste. Néanmoins, les « oh oh oh » pourront permettre au public de chanter. « The Rise Of Chaos » évoque un croisement entre la période Stalingrad et celle de Metal Heart avec ses jolies harmoniques (déjà entendues chez Accept). A ce sujet, le mélodique « Carry The Weight » sonne comme une chute de studio de Metal Heart et rassure sur la capacité du groupe à écrire de vraies chansons. « Analog Man » est agréable, mais le groupe se pastiche en reprenant des éléments de « Balls To The Wall » lors de son pré-refrain. Enfin, « What’s Done Is Done » est subtilement construit et explore des terres presque hard rock dans sa manière d’agencer les interventions des guitares, magnifiques et omniprésentes.
A côté de cela, certains titres sont tellement dispensables qu’on a beau les écouter plusieurs fois, il n’en reste rien cinq minutes plus tard. J’en veux pour exemple « Koolaid », si fade qu’il est impossible de le décrire, même si le solo est sympathique, et « Race To Extinction » qui s’englue dans un pathos maladroit. Et ne parlons pas de « Hole In The Head » au refrain si risible et aux lignes de chant si maladroites et rudimentaires que j’ai failli rire. Côté inexplicable déception. Le presque instrumental « No Regrets » ne tient que sur la batterie et des envolées de guitares, il n’y aurait pas eu le chant que nous en serions plus heureux.
Et c’est à ce moment que je mets le doigt sur le gros, l’énorme, problème de cet album : aucun refrain ne reste dans la tête, aucune ligne chantée par Mark Tornillo ne claque. Pire, il se répète avec ses montées dans les aigus, ses pré-refrains graves et ses phrases répétées à l’envi. Accept a oublié d’écrire des chansons pour se focaliser sur les guitares. Autant sortir un album instrumental. Je ne suis que déception… Un album indigne d’un tel groupe… Non pas qu’il soit mauvais, mais lorsqu’on s’appelle Accept, on ne peut se contenter de résultats