Idem, c’est tout le contraire d’une musique minimaliste ou qui serait fait d’un même tonneau. Les Nantais l’ont prouvé album après album intégrant dans leur dub initial de bonnes doses de rock, d’indus, de world (Show you right on), que sais-je encore, le tout malaxé dans programmations électroniques. Les guitares sont rasantes, les ambiances hypnotiques. The Sixth aspiration museum overview ne déroge pas à la règle et sera ressenti comme un album plein, une œuvre dense faite pour être prise en pleine poire. Preuve de cette force qui vous prend aux tripes et qui ne vous lâche pas : en écoutant un album Idem, on a toujours cette impression d’assister à un vrai concert hypnotique qui vous aveugle par ses effets tromboscopiques et qui vous en met plein les oreilles. Cela vient de tous les côtés : des sons qui vous traversent la tête, une rythmique qui vous soulève, des guitares qui vous transpercent, des infrabasses qui vous secouent, des voix qui vous obsèdent…
Quelque part entre Massive Attack, Hint, N.I.N ou Cure (la fin lancinante Extrod Erty évoquant carrément Faith ou Seventeen seconds). Les habitués d’Idem ne seront pas surpris par ce nouvel opus, peut-être trouveront-ils que le groupe murit plutôt bien, s’octroie des moments plus calmes, plus de parties chantées d’une voix affirmée de rock star anglaise ( Presque jour, E.C.O.W., Trauma) : Idem fait usage de la force avec intelligence et utilise sa puissance de croiseur au service de vrais titres bien écrits, bien composés en plus d’être bien produits. Si Idem était anglais, il ferait la couverture des plus grands magazines et remplirait Bercy comme le trip du moment. En France, on reverra malheureusement les prétentions à la baisse.