Spleen & Shout
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Imaginez, nous sommes en 2013, un ver de terre au nom de Lucas (c'est moi) est persuadé que Muse est le meilleur groupe de rock, attend chaque nouveau morceau des Black Eyed Peas avec impatience et de temps à autres écoute du rock par ses parents au son de Midnight Oil ou Bowie.
Imaginez donc le moment ou après avoir écouté The Hypnoflip Invasion et Demon Days (véridique), il se dit qu'il faudrait qu'il commence a enfin écouter de la musique sérieusement.
A la recherche donc de rock qui sort des sentiers battus, qu'on entend pas a la radio, quoi de plus facile que de tomber sur Arcade Fire, un des groupes majeurs (si ce n'est LE) du rock indé/alternatif des années 2000. Alors on se lance, on écoute The Suburbs et PAF, on a l'impression que tout ce qu'on a écouté avant, c'est vachement naze et pire que des maitres absolus deviennent des clowns (coucou Muse) devant une oeuvre aussi honnête et bien faite qu'est The Suburbs.
The Suburbs, donc, sort après Funeral et Neon Bible, l'un qui a lancé Arcade Fire et a rendu le groupe populaire aux yeux de la critique et du public et le deuxième qui a marqué le coup pour prouver que tout ceci n'etait pas qu'un coup de pot et que notre groupe de chrétiens préférés (pas confimé mais bon un peu quand même) avait bien du talent aux bouts des doigts.
Ainsi, ce 3e disque pose le son, après deux albums a l'énergie folle, nous voici dans un contexte plus posé et un album concept sur l'enfance dans les banlieues americaines qui se font bouffer par la ville. Ainsi ressort un certain mal-être dans les paroles sur l'industrialisation de notre monde (Sprawl I & II, City with no Children,Half Light I & II) et aussi une certaine réaction face a l'industrie de la musique carrement (Ready to Start et ses "kids in art school', Month of May) sans oublier les chansons sur l'enfance (Rococo, Suburnan War).
Bref il ya de quoi manger lyriquement parlant, c'est simple et très efficace et très beau quand il le faut.
Musicalement, cet ambiance est aussi la bien retransmise : on flirte entre le pop rock (The Suburbs) calme au son du piano voire la pop indé carrément (Sprawl II sublimé par Régine et des jolis synthés) et le groupe arrive tout de même a nous faire des hymnes épiques comme on a pu le voir precedemment dans leur carrière (Suburnan War, Half Light II) avec des montées d'énergies empreints de nostalgie.
L'album reste calme et sobre mais cette sobriété va plutôt bien au thème de l'album et n'entraine pas quand même d'avoir un album très riche musicalement !
Et si quelques moments peuvent peut être rebuter (comme Rococo qui peut être un peu gnian gnian mais que j'aime beaucoup perso), les moments forts du disque sont tellement bien réussis et maitrisés qu'on oublie les (mini) faiblesses que peut avoir l'album.
En conclusion donc, cet album fait clairement partie des meilleurs trucs qu'il soit arrivé au rock indé dans cette décennie, beaucoup d'albums ont suivi avec la même vibe calme et tranquille mais peu me paraissent aussi honnêtes et addictives que ce Suburbs. Si par la suite, certains reprocheront le groupe de s'être éloignés de leurs forces majeures en allant visiter de nouveaux genres (Reflektor on te voit), on ne peut qu'admettre que ce Suburbs est le dernier moment ou Arcade Fire aura mis tout le monde d'accord sur leur éloge général et leur succès, amplement mérité après avoir sorti des petits chefs d'oeuvres dont celui là.
(comment ça j'aime beaucoup trop Arcade Fire et je le survalorise un peu trop ce Suburbs?)
Créée
le 13 nov. 2019
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