C’est sans doute l’un des disques les plus singuliers de 2017. Pour autant on sait bien qu’il faut se méfier de ces artistes inclassables qui diluent souvent leur talent dans des expériences un peu vaines. Ce n’est pas le cas d’Algiers, qui fait de la moiteur son unité sonique, déclinée autour d’une soul déjantée et novatrice, parfois dérangeante quand elle lorgne plus du côté d’une électronique caverneuse. Effet spécial du groupe : la voix black de Franklin James Fisher, qui sait jouer sur tous les registres, de la suavité à la rage débraillée.