Golden Gate Park, San Fancisco, le 14 janvier 1967. Timothy Leary, celui qu'on a surnomé le pape du LSD (en réalité un génie du marketing), organise un happening géant (Human Be-In) rassemblant écrivains, poètes, psychologues, musiciens et ...chimistes! La contre culture s'en prenant au sacro saint american way of live vient de prendre une forme nouvelle avec la naissance du mouvement hippie.
Au même moment, les premières émeutes raciales éclatent dans la prison de St.Quentin dans l'état voisin de Californie. A Washington, des dizaines de milliers de jeunes manifestent contre la guerre au Vietnam devant le Pentagone en brûlant leurs papiers militaires. Beaucoup fuiront au Canada.

Le 2 juin sort aux USA "Sgt Peppers Lonely Hearts Club Band" l'incroyable chef d'oeuvre des Beatles, véritable porte drapeau musical de ce qui deviendra le "Summer Of Love". La bande son d'une jeunesse dont la révolte se veut avant tout pacifique. Combattants d'un champ de bataille fleurie.

Entre temps, les troubles ont gagné le nord-est. Des émeutes raciales d'une violence inouie ont lieu à Drétroit. La 12° rue, quartier presque exclusivement habité par des noirs, est rasé en moins de 5 jours. L'état du Michigan est pourtant prospère: la seule General Motors gère un budget équivalent à celui de la France! Sauf que plus de 40% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Cherchez l'erreur.
Dans cette partie de l'amérique, la contre culture prend une couleur différente sous la houllette d'un autre génie du marketing: Andy Warhol. Sur les plages de la côte ouest, les rêves utopiques d'une jeunesse en ébullition sont peuplés d'une insatiable quête d'amour, de paix et de fraternité. A New York, les nuits sont hantées de cauchemars, d'angoisse et de mort. Les jeunes n'ont pas accès à la plage. On n'y consomme pas de hashich ni de LSD, la French Connection leur a déjà fait goûté l'héroïne. Ils meurent dans les caniveaux du Bronx ou de Manhattan.

Lou Reed et John Cale qui ont fondé le Velvet en 1965, sont répèrés par Warhol en 1966. Il leur imposera comme chanteuse une manequin allemande: Nico. Leur premier opus, "The Velvet Underground and Nico", sort en mars 67. L'album, qui ne se vend qu'à quelques dizaines d'exemplaires est un des plus grands flop de l'histoire de la pop/rock. Pourtant, musicalement, il est plutôt dans l'air du temps avec ses arrangements psychédélique, guitarres distordus, effets larsen...Mais le son est crade, contrairement à ce qui se fait à l'époque.
Les morceaux sont tantôt armés d'une mélodie faussement doucereuses ('"Sunday Morning", "Femme Fatale"), tantôt de tempo obsessionnelle comme dans "Venus In Furs", jusqu'aux délires bruitistes d'un "European Son" aux paroles énigmatiques et indéchiffrables. D'un réalisme dur, parfois intenable, l'album aborde des thèmes très dérangeants: les drogues dures et ses obsessions ("Héroïne", "Run Run Run"), l'homosexualité ('I'm Waiting for The Man"), la paranoïa, le masochisme ("Venus in Furs"). Certains textes sont prémonitoires, voir prophétiques, et comptent parmi les plus remarquables jamais écrits.

Mais l'amérique, et le monde avec elle, n'est pas encore prête à entendre celà. Elle le sera bientôt. Martin Luther King meurt assasiné le 4 avril 1968. Andy Warhol y échappera miraculeusement deux mois plus tard.
En 1970 on estime la consommation d'héroïne à 49 tonnes aux seuls USA, causant la mort de près de 15.000 jeunes par an. Richard Nixon décrète l'héroïne "Ennemie Public N°1"
DanielO
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le 3 août 2012

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le 5 sept. 2012

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