Peut-être plus que d'autres, Pink Floyd est un groupe dont l'histoire peut se décomposer assez simplement. De l'époque pysché Barrett on passe à la pyschédélico-progressive sans Barrett, puis la trilogie magique du milieu des années 70. Ensuite commence, de façon visible, la scission. Et pour finir, le divorce.
Ici, Waters a décidé que c'était lui le génie du groupe. Maudit qui plus est, c'est plus cool quand on est mégalo. Et on peut considérer que, grosso modo, à défaut de parler de génie, on peut quand même lui reconnaître la place de leader créatif. Et reconnaître que The Wall, oeuvre menée par Waters en solo dans sa conception (pas dans sa mise en oeuvre), bien que je n'arrive qu'à lui mettre 8, est un chef d'oeuvre. Un chef d'oeuvre boursouflé, mais un chef d'oeuvre. Parsemé de titres mémorables, de sensibilité, de lyrisme, de rock inspiré. Un peu trop poseur de soi-même, si je devais reprocher quelque chose à cet album et à son créateur, surtout.
Mais Waters a trop sous-estimé quelque chose : le son Floyd, c'est aussi Gilmour et Wright (Mason, sans doute moins). Gilmour et son jeu de guitare fin et sensible, Wright et ses manipulations synthétiques. D'ailleurs, dans cet album, Gilmour le droit au chapitre car Waters comprend quand même que ce gars est un add-on indispensable (les titres les plus connus de l'album proposent des solos de guitare mémorables). Wright, c'est mort. Il fait ce qu'on lui demande.
Après cet album, plus rien ne sera jamais comme avant chez les Floyd, une nouvelle fois...