The Wall, ses paroles controversées et sa musique étourdissante font fureur. Prétentieux, génial, magnifique et terrible, The Wall est sans aucun doute l'une des plus grandes idées jamais eues et réalisées par un groupe : un album-concept.
Non, je sais l'album concept n'est pas nouveau ; The Wall dépasse néanmoins tout ce qui a été fait jusque là tant il va loin dans son concept et sa réalisation. Le Wall raconte l'histoire de Pink, terrorisé par ses professeurs, marqué par un père mort à la guerre, par une mère trop protectrice. Il deviendra rock star et dictateur. C'est un peu la même chose finalement.
The Wall raconte l'histoire de Roger Waters. Il est fou, mégalo, troublé par la mort de son père - ce qui a largement marqué l'oeuvre des Floyd avant The Wall. Cher à son concept de son pour le son montré dans le Live at Pompeii, il ne supporte les cris du public pendant ses concerts, il est désespéré par sa vie conjugale. Il ne ressent sa puissance que dans une chose : la musique. Et c'est là qu'il est doué. The Wall montre avec majesté une conception de la musique proche de l'opéra.
Les paroles sont marquantes. Très marquantes. Remarquablement écrites.
Dans les deux premières chansons, la musique pompeuse et grandiose nous fait aux oreilles tant c'est dur et puissant. Puis ça se fond en Another Brick in The Wall. Là la prétention laisse place au génie. L'horreur de la voix fait tout. Une détermination. C'est comme cela, il faut l'accepter, voilà tout. Une détermination qui se ressentira pendant tout l'album.
Les paroles géniales de cynisme de The Happiest Days Of Our Lives aboutit sur un des morceaux les plus géniaux de tout les temps : Another Brick in The Wall, Part 2.
WE DON'T NEED NO EDUCATION, WE DON'T NEED NO THOUGHT CONTROL
Dénué de toute beauté, il est plein d'horreur et de réalisme. Qui n'a pas été terrorisé par l'un de ses professeurs ? J'ai été traumatisé par une maîtresse en grande section de maternelle. Je me reconnaît en Pink.
Mother, et son accord (en live c'est impressionant), puis l'enfer de Goodbye Blue Sky, le magique Empty Spaces, What Shall We do Now, Young Lust, One of My Turns. Une tension jamais égalée en musique.
Une deuxième partie suit regroupant des chansons plus anecdotiques et des morceaux baignant dans le génie. Hey You, Confortably Numb. Je ne sais décrire. La sensibilité inégalable de leurs solo, la basse version Waters nous dompte et nous met sous la houlette de Pink, affreux dictateur.
Nobody Home, Is There Anybody Out There et leur vide. Vide comme la vie de Pink. Notre vie. nous sommes éternellement seuls face aux dangers de la vie comme un enfant perdu dans l'immensité de l'océan, comme un Pink perdu dans son génie.
Run Like Hell et Waiting for the Worms sonnent comme le glas de l'univers de Pink. Il s’effondre. Il meurt intérieurement. Qui n'a jamais rêvé d'être dictateur ? Qui n'a jamais rêvé d'être une rock star ? Qui n'a jamais rêvé ?
La première fois que j'ai écoutéThe Wall, j'ai été déçu. Je ne le suis plus. Il est monstrueux. Pas mon préféré de Pink Floyd, trop horrible, trop dénué de beauté. Mais si bon.
L'histoire de Pink, c'est notre histoire à tous. Soyez en conscient. La vie est horrible. Les 4 Pink Floyd l'ont bien compris. Mais "Seuls les sens peuvent guérir l’âme, tout comme l’âme seule peut guérir les sens", Pink Floyd y participe par une des oeuvres qui a le plus changé ma vie. All in all it's just an other brick in the wall.
Charles, c'est la dernière critique beaucoup trop élogieuse Pink Floyd que tu auras à subir, soulagé ?