Après le succès gigantesque de leur troisième album, The Geeks and the Jerkin' Socks, Shaka Ponk, placé désormais comme les plus grands rockeurs français, doivent offrir un album qui convaincra les fans. Ils décident alors d'offrir au public un double album en 2014 : The White Ape et The Black Ape. Si le second n'est pas encore paru à l'heure où j'écris ces lignes, The White Ape a déjà 5 mois au compteur. Autant dire qu'on a eu le temps de l'écouter et d'en profiter.
Or, Shaka Ponk continue, avec ce 4ème album, dans la direction prise par The Geeks and the Jerkin' Socks. L'ambiançage électro du début est mis de côté pour un son plus rock, avec un petit côté punk. On a surtout une énorme dose d'énergie, le tout saupoudré de sample afin de garder la notion de fusion. Pour ce qui est de la composition, on garde des structures simples, faciles à se remémorer. On a des gammes très simplistes et globalement un travail d'avantage mis sur le son que sur la composition.
Pourtant, de manière amusante, The White Pixel Ape se permet d'avoir des lignes de basses et des riffs de guitares un peu plus développés que chez son prédécesseur. Mais ce qui ressort surtout de cet album c'est l'unicité totale de ce disque à un point où les pistes semblent toutes remplaçable les unes par les autres.
On regrettera donc le manque de personnalité des chansons, semblant toute sans âme. Certes, ce disque balance à fond et permet de passer un bon moment mais on a tendance à se demander quel titre on avait aimé déjà. On est très loin de The Geeks and the Jerkin' Socks pour cela, puisque cet album était parvenu à offrir des morceaux très variés tout en gardant la même âme. Or, là l'unicité enlève cette âme justement.
Lucky G1rl suffit à comprendre, en ouvrant l'album, qu'on a perdu le grain de folie absolument véritable de Shaka Ponk et qu'ici, on aura parfois le sentiment d'avoir un peu de réchauffé. De manière amusante, pourtant, Heal me, Kill me, la douzième piste, est la seule véritablement différente, à vraiment sortir du lot, mais c'est aussi la seule qui ne m'a vraiment pas plu.
On a quelques passages bien sympa, comme dans Monkey on the Wall, Wanna get free, 6xLove. Mais jamais le sentiment d'avoir un tube total comme le précédent disque en était rempli.
On a quand même quelques bons morceaux qui font mouches, hein. Black Listed, W0tz Goin'ON et Story O' my LF (avec Beat Assaillant) sont le petit trio de pépites du disque.
Pour autant, rien n'est vraiment à jeter. On a juste le sentiment que Shaka Ponk a trouvé la bonne formule, mais n'a pas usé de la bonne méthode et que cet album a été réalisé très vite sans un travail suffisant en studio. A force d'être toujours sur la route pour offrir des shows incroyables, le groupe semble oublier l'importance de s'enfermer pour offrir un véritable et pur disque.
Le défi était de taille que de succéder à The Geeks and the Jerkin' Socks et clairement ça semble être un échec relatif. Car si The White Pixel Ape n'est pas un mauvais album, il est loin d'atteindre le niveau de son prédécesseur ou de prétendre avoir l'aspect novateur des premières galettes du groupe. Résultat : on ne part pas des plus confiants pour The Black Pixel Ape.