People are strange chantait Stina Nordenstam et elle ne croyait pas si bien dire. Non seulement, elle offrait là sa plus belle réussite commerciale mais aussi proposait le meilleur des adjectifs pouvant au mieux caractériser cette frêle Suédoise. Oui, Stina est étrange, insondable, hermétique parfois : une discographie sombre et brillante à la fois, si vous voyez la nuance. Aujourd'hui, comme pour affirmer que sa thérapie a été efficace, elle clame the world is saved. Il ne lui fallait pas grand-chose, être juste un peu mieux dans ses baskets sans doute, histoire d'ajuster sa musique sensible et délicate un peu plus du côté de la lumière et ça y est le miracle s'est produit : The world is saved est un petit chef d'œuvre comme il n'en existe qu'une poignée par an. Elégance formelle, touche jazzy, nuances subtiles, arrangements de cordes incroyables (le contraire de bateau), l'univers de Stina ne se découvre vraiment qu'après plusieurs écoutes, un trésor dont la richesse est sans cesse réévalué à la hausse. Impossible de singulariser un titre par rapport aux autres, The world is saved est une œuvre magnifiquement insécable. Fort de 13 ans de carrière, Stina a été par bien des côtés un précurseur pour Anja Garbarek, pour la Bjork solitaire sans avoir acquis la renommée de cette dernière. Réparons tous cette injustice en fêtant dignement ce nouvel album. Car, la chanteuse scandinave de l'année n'est pas à chercher du côté de l'Islande mais bel et bien là. Takk !