Tel Hibernatus, P.I.L. revient 20 ans après quasiment inchangé avec un Johnny Rotten égal à lui-même. Anachronique ? , Non, désormais un classique que l'on a plaisir à retrouver.
L'Anglais aux cheveux peroxydés est ce qu'on appelle une légende : les Sex Pistols puis PIL ce n'est pas rien ! L'homme peut être considéré comme un des passeurs des années punk aux années new wave. Avec en prime, un tube emblématique de ces années : This is not (a lovesong). Ce n'est finalement pas un hasard si ce nouvel album s'appelle This Is PIL, réponse positive à leur fameux single avec la surprise d'être toujours là en 2012., , Avec sa voix inimitable et de son attitude de gourou punk,, Rotten le claironne avec gourmandise"This is Pil" pour bien marteler leur retour sur le devant de la scène., PIL a donc des allures de survivant et ne doit peut-être son salut qu'à une pause de près de 20 ans. Le groupe s'est pour le moins ménagé mais revient dans un line-up quasiment identique à celui mis en place à partir de Happy ? en 1987 ; à l'exception notable de John McGeoch qui lui n'a pas survécu - il est décédé en 2004.
Le son de This Is Pil rappelle d'ailleurs beaucoup celui de Happy ? avec un post-punk utilisant parfois des guitares ethniques (bouzouk, bosok), une des spécialités de Lu Edmonds (This is Pil, Out of the woods). Quelques échos dub (one drop, fool), histoire de rappeler que reggae et punk ont à l'origine quelques accointances. Quelques rythmiques appuyées histoire de nous faire danser de manière un peu robotique (Human) ou carrément hallucinogène (Lollipop Opera, proche des Happy Mondays pour un revival de l'Hacienda de Manchester). Le tout avec des guitares new wave qui ont depuis fait école et Rotten plus halluciné que jamais. Les Anglais nous"en donnent" pour notre argent avec un album long qui montre à quel point le groupe profite de ce retour : des morceaux , prennent le temps pour envouter (Deeper water) et d'autres pratiquent le plaisir plus immédiat (Terra-gate). Le dernier Out of Woods résume à lui seul tout le disque, dans sa richesse, sa diversité et sa personnalité. Sans surprise pour qui connaissait déjà PIL mais toujours bon.