Assez étrangement ce premier album est assez dur à appréhender, le groupe a déjà une certaine maturité musicale, nous n'avons pas à faire à des kids qui viennent d'apprendre à faire de la musique. Des années d'efforts s'entendent, des années que le groupe travaille afin de sortir cet album, quelque chose de fort, de brut, de puissant.
Le groupe cependant est encore dans les carcans du néo-métal, ou plutôt ils ont du mal à définir leur propre style, très influencés par Deftones et Korn (surtout), le son un peu crade et sale des leaders du néo-métal se ressent chez les biscuits mous. Cependant, ceux-ci font l'erreur d'intégré un son plus métal, tout en gardant une bonne dose de sale, du coup, il en ressort un son encore plus dirty, certes, moins amateur que le premier disque de Korn, mais pas assez travaillé non plus au niveau sonore. Limp Bizkit ne s'assume pas encore assez, et c'est dommage, il suffit d'écouter "Sour" pour entendre que le groupe a besoin d'un son plus propre pour pleinement s'exprimer, heureusement ça sera le cas plus tard ...

L'album semble diviser entre l'apologie du dirty et les titres qui auraient nécessité un traitement plus lisse. Si dans ce dernier cas je met directement "Sour", la première catégorie est parfaitement représenté par "Pollution" mais aussi "Clunk". Certains sont entre les deux, c'est le cas "Counterfeit" qui annonce déjà clairement que Limp Bizkit va révolutionner le néo-métal et apporter une notion de flow bien plus grande que ce que l'on a pu connaitre par le passé. Plus de chanteur un peu groovy qui rappent un peu comme Chino Moreno ou Jonathan Davis, Fred Dust est un vrai MC qui sait se poser au sein du cercle de Limp Bizkit. "Nobody loves me" est aussi assez surprenant, il s'agit d'un morceau entre les deux, certes il est bien crade, bien sale, mais il préfigure parfaitement l'évolution future du groupe.
On est aussi surpris du groove du groupe, le duo basse/batterie mettra plus d'un fan sur le cul, totalement rêveur, et je suppose que ça donnera bien des envies à des futurs musiciens. Certains passages comme "Stalemate" surprendrons de par le coté étrange, plus abordable "Stink finger" est aussi assez barré comme morceau, c'est aussi ça Limp Bizkit, surtout sur ce premier album, où le groupe se permet une énorme ouverture d'esprit et de partir dans des délires bien particulier, notamment avec l'intro et l'outro.
Enfin, notons deux pistes bien particulière, "Indigo Flow" et "Faith" qui sont particulièrement amusante, le genre de morceau qui fait toujours prendre son pieds des années après sa sortie.


Sans être un échec, cet album se veut trop sale pour ce que fait Limp Bizkit, heureusement le groupe sera se reprendre en main et comprendra que faire du "dirty" ne veut pas dire faire du rock, que l'aspect métal doit être maitrisé pour ne pas étouffer leur créativité. Ce premier album, malgré une production pas forcément bien amené donc, est cependant très prometteur et surtout d'une qualité bien supérieur au premier album de Korn, leur maitre à penser à cette époque.
mavhoc
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le 13 janv. 2013

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