Anciennement Ruby Falls, The Roger Sisters vient de Brooklyn, l'endroit d'où il faut être en ce moment. Entourée d'un bassiste -chanteur japonais, les sœurs Rogers, Laura et Jennifer, semblent être une nouvelle émanation de cette scène New-Yorkaise en pleine ébullition. Yeah Yeah Yeah en tête (mais aussi Le Tigre), le trio sauve son rock frondeur et un brin débridé de la banalité par son esprit série B. Il s'agit là d'un rock assumant parfaitement son statut de second couteau et gardant dès lors toute sa fraîcheur. La pose reste arty mais sans caricature et sans devenir tête à claques et les musiciens guest_un violon par çi, un saxo part là_ ne font pas tombent pas dans le happening. The Roger Sisters reste un petit groupe de punk mal taillé. Sans compter sur les trois présences vocales qui permettent de nous refaire le coup des voix qui se croisent à la B52's, ce qui donne toujours un surcroît de vie aux morceaux. Augmenté de 4 titres par rapport à l'EP initial, ce nouveau Three fingers utilise au mieux son membre nippon, Miyuki Furtado, pour donner une version japonaise de 45 prayers. The Rogers Sisters reprend aussi Cure et de belles manières. Mais attention pas un des tubes de la bande à Robert ni même un de ces hymnes torturés dont les Anglais avaient le secret mais Object, petit morceau tout simple issu des débuts modestes de Cure sur Three imaginary boys. Quant à Zig zag wanderer, le deuxième inédit, il va encore chercher du côté de Cure, en l'occurrence une ligne de basse cinglante en droite ligne de Primary, ses fondations. Bref, on peut se laisser séduire.