Le "bordélique" premier album des Cure.

Three Imaginary Boys est joyeusement bordélique puisqu'on y trouve aussi bien des morceaux aux ambiances étranges, que des chansons plus pop, ou carrément du vieux punk puant des années 70 avec des guitares saturés et une voix agressive, sans parler de la batterie frénétique.

Sortit en 1979 et plutôt mal enregistré, on ne trouve pas dans ce premier jet les fameux singles "Boy's don't cry" et "Killin an arab". Les synthés caractéristiques du groupe de Robert Smith ne font pas encore leur apparition mais ce dernier n'hésite pas à poser des ambiances mystérieuses grâce à d'étranges mélodies répétitives...la ligne de basse sombre de Subway Song par exemple, avec ce cri effrayant sur la fin...

Dans l'ensemble, ce Three Imaginary Boys est bien à écouter, il n'est pas du tout stable, on sent le manque de maturité musicale, c'est fait avec les moyens du bord, guitare basse batterie, voix de Robert Smith frétillante et insolente. Il recèle des trésors d'inventivité ainsi que des trucs carrément efficaces. 10:15 par exemple, toute en retenue, est magique. Accuracy et sa ligne de basse bien trouvée, Grinding Halt rapide et barrée, avec Another Day qui pose délicatement le tout. Tout se passe à merveille dès le début de l'album.

Mais voila, Object part dans du punk/rock léger, idem pour Foxy Lady, malheureusement chantée à l'arrache par le bassiste du groupe. La musique en elle même fait un peu trop trash pour le groupe mais bref. Les choses se compliquent un peu avec l'insipide Meat Hook et So What, assez chiantes à écouter.

Passé ce mauvais trip, on rejoint la très sympathique et pop Fire in Cairo. Elle est suivit de It's not you, morceau plus portée vers le punk sale de l'époque. Three Imaginary Boys, chanson éponyme, et très belle avec cette ligne de basse mélodique et hypnotisant. De plus, le solo de guitare est mémorable. The Weedy Burton conclut sur une note joyeuse et décalée car le titre est très mal interprété mais c'est surement voulu.


Voila donc si l'on devait retenir les meilleures chansons du premier album des Cure, ce serait les quatre premières, l'étrange Subway song, Fire in Cairo et Three Imaginary Boys.

N'oubliez pas d'écouter à l'évidence Boy's don't cry et Killing an Arab, qui figureront sur la réedition américaine de l'album intitulé Boy's don't cry comme la chanson, et sur lequel ils ont troqué des morceaux contre d'autres meilleurs que sur l'original. A vous de choisir. Pour moi ce sera les deux versions.