Neuf ans après Good 2B Alive qui marquait sa reformation, Steelheart nous revient enfin avec ce Through Worlds of Stardust qui renoue avec son hard rock mélodique, porté par la voix de Miljenko Matijevic, le leader historique du groupe. Pour information, en 2010, celui-ci servit de chanteur à une tournée de Manzarek–Krieger deux membres des Doors durant laquelle il chanta les morceaux de Jim Morrison. Autant dire qu’il bénéficie d’une excellente réputation outre-Atlantique, que les deux premiers albums de Steelheart avaient commencé à forger. Si vous n’avez jamais jeté une oreille sur Steelheart (1990) et Tangled In Reins (1992), faites-le, vous ne serez pas déçu.
Débutant par « Stream Line Savings », ce nouvel album s’inscrit dans un hard rock chaud, organique, plein de groove, qui nous prend immédiatement aux tripes. La voix de Miljenko affirme sa prédominance dès les premiers couplets, tandis que les riffs emportent tout sur leur passage. Et cela se confirme sur l’excellent « My Dirty Girl » qui joue avec nos nerfs pour mieux nous saisir à la gorge lors du refrain. Cela nous rassure, car Steelheart n’a rien perdu de sa capacité à écrire des hits. Cela se confirme sur le monstrueux « My Word » dont les mélodies demeurent longtemps dans la tête, et qui permet à Uros Raskovski de montrer ses talents de guitariste soliste.
Le groupe sait aussi proposer des compositions plus mid-tempos, comme la très américaine « My Freedom » qui s’inscrit dans la grande tradition des groupes de rock américain en mêlant guitares acoustique, orchestration, riff puissant et refrain soigné. Evoquons également le moderne « You Got Me Running » avec lequel le groupe parvient à se renouveler en s’inscrivant dans le paysage rock actuel. Un moment surprenant de rock alternatif rehaussé d’une guitare efficace.

Mais que serait Steelheart sans ses ballades ? Ce disque en contient plusieurs, de grande qualité et aux tonalités diverses. Avec « You Got Me Twisted », le groupe aborde la power ballade, qui allie guitares sèches et saturées, et que n’aurait pas renié Bon Jovi à ses débuts. Un beau moment de lyrisme. Suivent des titres plus calmes, comme l’épuré « With Love We Live Again » ou « I’m So In Love With You » sur lequel Miljenko est accompagné d’un piano hypnotique. Des moments étonnants, plus rock que hard rock, qui nous prouvent que Steelheart sait se dépasser.
Au final, cela nous donne un album de qualité, capable de ravir les amateurs de hard rock et de rock américain pour lesquels les mélodies et les riffs efficaces sont la priorité.

DenisLabbe
7
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le 11 sept. 2020

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