Après le succès de ses deux premiers albums, PJ nous est revenu, en ayant, au passage, brisé son groupe. Sacrifice regrettable, mais nécessaire à l'évolution de l'anglaise.
Ainsi, le style de PJ, musical comme vestimentaire s'affine. Moins brutal, plus subtil (PJ l'a toujours été, mais encore faut il le comprendre). PJ adopte une posture plus glamour troquant ses blousons de cuir (ils étaient très bien pourtant) contre des combis roses et autres chemises avec soutien gorge apparent, et en conservant certaines ses robes de soirée, et délaisse sa guitare Stevalbinesque pour des arrangements quelque peu gothiques.
Du côté des thèmes abordés, PJ prend l'identité tantôt de l'amante autant hystérique que séduisante, tantôt de la prostituée écumant de nuit la vaste métropole londonienne pour subvenir à ses besoins. Ironie de l'histoire, elle a écrit et composé l'album non pas dans un hôtel borgne d'une ruelle mal famée de Soho mais depuis une paisible campagne anglaise ou seul le bruit u vent dans les arbres est venu troubler la tranquillité de la fille d'Albion.
La PJ qui assumait agressivement sa féminité tout en restant juvénile est morte (et elle n'est jamais, revenue à la vie depuis). TBYL est à l'image de son morceau éponyme qui; Le tempo s'est singulièrement ralenti par rapport aux opus précédents, l'essentiel de l'album tourne autour de boucles de guitare et d'une batterie qui ressemble à une boite à rythme; un écrin parfait pour la Voix de Polly Jean. Voix moins énergique certes, mais devenue plus lourde, plus profonde, plus marquante. TBYML est un album d'ambiance, un puit dans lequel l'auditeur doit se plonger corps et âme, pour trouver vision sombre, glauque, mais néanmoins sensuelle de PJ.
Les exceptions étant les morceaux acoustiques, C'mon Billy et Send His Love to Me,, qui offrent des pauses salutaires. Enfin, pause, ce sont deux des 3 meilleurs pièces de l'album, où PJ prend respectivement le costume de la séductrice vénéneuse et de l'amante brisée.
Et enfin, il y a Long Snake Moan. Le huhu introductif, le riff rebondissant, PJ qui allooonge les syllabes plus que raison, le fouet qui claque à chaque fin de refrain, les guitares sursaturées du bridge, les scansions finale tout est parfait, tout simplement.