Electro sentimentale
Avec Tohu Bohu, Rone démontre tout son talent, sa sensibilité, se trouvant une place dans une french Touch qui n’en fini pas de surprendre. Il nous invite dans un monde doux, beau où les nuages...
le 27 oct. 2013
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Repéré, vers 2007, sur Myspace par le label Infiné, Erwan Castex ou plutôt RONE de son nom d’artiste, sort un premier Ep en 2008, “Bora ep”. Le titre éponyme sur lequel l’écrivain de science-fiction Alain Damasio y lit un extrait de son journal intime se fait remarquer par Agoria qui ajoute Bora sur une de ses compilations, ce qui lui permet ensuite d’être adoubé par d’autres artistes à notoriété tels que Massive Attack, Sacha ou Lee Burridge.
Son premier album sort en 2009, Spanish Breakfast. Il reçoit un très bel accueil de la part des médias français et anglais, et Rone commence à se produire un peu partout en live, au Sonar Festival à Barcelone, à Astropolis à Brest, au Ageha à Tokyo ou encore au temple de l’électro, le Berghain à Berlin.
Et Berlin, justement, devient sa nouvelle destination. Pour se concentrer sur sa musique et fuir le stress parisien, Il s’installe alors dans la capitale allemande et trouve de quoi s’inspirer. Il publie en 2011 l’EP So so so, toujours très bien accueilli puis, en octobre 2012, transforme l’essai de manière éblouissante avec son second album Tohu Bohu,
une pièce maîtresse de l'histoire de l’électro française.
Rone a étudié le cinéma, à la Sorbonne, et à l’écoute de Tohu Bohu, cela se ressent indéniablement. Son processus de création, à base de séquenceurs, de suspens et de climax s’apparente au 7ème art, c’est une évidence. Chaque titre raconte une histoire.
En fait, se lancer dans l’écoute de Tohu Bohu s’apparente à se plonger dans un recueil de contes fantastiques dans lequel apparaissent, dans des paysages enchanteurs, des créatures étranges, des fées à l’érotisme débordante, des lutins farceurs et autres personnages fantastiques. C’est à la fois rêveur et cérébral mais dénué de toute froideur
Rone, génial esprit libre, expédie ici, la musique électronique sur des chemins de sensualité inédits, oniriques au possible.
Dès les premières secondes d’écoute, on comprend vite que nous entrons dans un monde inexploré qui met la sensibilité émotive de l’auditeur à contribution.
S’éloignant de l’esthétique club minimaliste de ses débuts, Rone trouve, ici, sa voie dans une électro mélodique, enjouée et mélancolique. Chaque titre est abouti, organique, où se mélangent des textures, des cliquetis, des sons parfois granuleux, parfois lisses, un murmure par ci, un gémissement par là, des rythmes hypnotiques et des nappes aériennes souvent relaxantes, jamais soporifiques.
En résumé, Tohu Bohu est un trip total sur lequel RONE réussit la prouesse d’humaniser les machines en offrant à l’électro française un supplément d’âme rarement ressenti.
Un des albums électroniques les plus importants des 20 dernières années, sans aucun doute.
à (re)découvrir absolument.
Créée
le 23 juin 2022
Critique lue 9 fois
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