Son pire album avec D.U.C. haut la main. De l’autotune mal maîtrisé pour séduire la jeune ménagère hypnotisée devant C8. Quand il ne cherche pas à draguer l’audience des tragiques QLF, Monsieur s’obstine à opter pour un flow migosien rapide qui fait que tous ses simulâcres de punchlines tombent dans le vide. La vulgarité qui avant faisait son charme ici ne rime à rien, encore moins à 40 ans passés. Les instrus parfois très soignées (« Terrain », « Drapeau noir ») ne parviennent plus à servir de cache-misère. Mieux vaut fermer les yeux sur le feat festif avec Niska, cataclysme industriel qui se voit comme une verrue au milieu de la figure, déjà suffisant pour plomber tout un album. Tout un symbole du mauvais goût prôné par celui qui ne se maintient sur le trône que par manque d’une réelle concurrence. En même temps, il adoube la musique de JUL en interview, on était prévenus. Je vois déjà les 9 et les 10/10 affluer, déposés par une ribambelle de gamins facilement impressionnables habitués à brailler « punchliiiiiiine » toutes les 5 secondes et à s’extasier devant le talent lyrical très relatif des Damso, Nekfeu et consorts. Ils sont à l’univers rapologique ce que le footix drogué à FIFA est au ballon rond, les chantres d’un nivellement par le bas terrible qui fait qu’à présent notre rap hexagonal fait vraiment pâle figure quand on voit les Vince Staples, les Pusha T, les Tyler, les Kendrick, sans parler des Brockhamptons qui sévissent du côté de la Mecque du hip-hop. Si on se limite aux vétérans devenus papa-poules, essayez donc d’écouter le dernier Jay-Z après vous être infligés « Trône », essayez. Seul point positif: écouter cette daube m’a confirmé que « 0.9 » est vraiment un album sous-estimé, pas loin d’être un objet culte.