Les claviers Pamela Hute, ils connaissent ! L'utilisation d'un synthé à la place d'une basse fait partie du deal de départ de ce groupe qui a pris pour patronyme le nom de sa chanteuse/guitariste. Annoncé par un premier EP, le déjà troisième album des Parisiens reprend les choses là où Turtle Tales From Overseas les avait laissées. Pas de mini-révolution ou de changement : Bandit est du Pamela Hute pur jus. Mélodies efficaces, voix avec ce semblant d'émotion affectée qui rend le timbre élégant, la musique cultive sa pop attitude tendance britannique (The Pretenders dans l'écriture), sans que nos Frenchies n'aient à rougir de la comparaison. Cela donne quand même quelques sentiments de déjà vus comme Just Like This et ses appels du pied à The end has no end des Strokes. L'expérience la plus dansante du disque, The Radio, ne fait pas non plus dans la dentelle et l'originalité pour atteindre son but et fait plus qu'évoquer une homonymie de titre avec My radio de Solvent. Il n'empêche Pamela Hute arrive à garder un côté rock non assagi (même sur le formaté The radio, il y a un pont punkisant gratuit mais salvateur), un ADN qui les rapproche parfois d'Elastica (Vectorial Boy). Ils utilisent aussi au mieux la palette de ses claviers : des bips pour relancer l'intensité, des claviers analogiques amenant au-delà de leurs belles sonorités,, amertume et mélancolique et un piano favorisant les envolées (Game Plan tout en nuances). Bandit est fait d'une alchimie déjà testée et approuvée mais toujours charmeuse (Pensons à PJ Harvey). Petit bémol, la production semble venir tout droit des années 90, ce qui fait perdre un peu à Pamela Hute sa force d'impact. Vous imaginez ce que Bandit aurait donné s'il avait été produit par Metric ? Tiens, la voilà finalement la solution !