J'étais tombé sous le charme de "Born to Die", malgré sa production assez discutable, grâce à une petite poignée de chansons intéressantes, bien servies par la voix superbe de Lana Del Rey, et j'avoue ne m'être pas beaucoup préoccupé de l'image (les mythes US éternels, le look retro, etc.) que se construisait peu à peu la demoiselle : après tout, pourquoi pas ne pas contrôler elle-même son propre Marketing, comme l'ont d'ailleurs fait avant elle bien des groupes de Rock qui n'en ont pas été critiqués pour autant ? Le problème fut pour moi que "Paradise" témoignait d'un épuisement précoce d'inspiration, et que, sur scène, la belle s'avéra tout simplement pitoyable ! Et ce n'est pas cet "Ultraviolence" tout en langueur fade qui va me réconcilier avec Lana Del Rey : si beaucoup de gens citent "Lynch" (ou plutôt Angelo Badalamenti / Julee Cruise...), Lana est quand même loin de créer le même trouble puissant que cette musique d'outre-tombe, on a plutôt l'impression qu'elle en utilise les codes (atmosphère vaporeuse, écho, etc.) pour essayer de conférer de la substance à des chansons qui n'en ont guère. Pire encore, l'utilisation - intéressante - de sonorités rock pour l'accompagner est complètement annihilée par une sur-production désespérément lisse : au lieu d'être mise en danger, Lana a préféré retrouver un écrin soyeux bien confortable. Mais le plus gros problème de "Ultraviolence" reste la faiblesse des chansons, certes assez agréables, mais très rapidement oubliables. Déjà la fin ? [Critique écrite en 2014]