¡Uno!, premier opus de cette trilogie (ou première partie de cet opus réparti sur trois disques, ça dépend comment on le voit), serait d'après Billie Joe une pré-fête, un échauffement avant une soirée en quelque sorte. Ce disque représente aussi un retour aux sources sans en être un, ce qui a plutôt plu aux fans de manière générale. Cet album est bourré de clips, même s'ils n'ont pas vraiment servi à promouvoir l'album et sont pour la plupart anecdotiques (à moins d'aller sur la chaîne Youtube de Green Day, y'a pas vraiment moyen de savoir qu'ils existent).
L'album/la trilogie démarre avec Nuclear Family. Cette chanson, avec un sacré arrière-goût d'American Idiot (la chanson), fait du bien par où elle passe. Les paroles sont plutôt stylées avec de nombreuses métaphores, et puis le petit passage de basse par Mike Dirnt est vraiment un bon moment. La chanson se termine par un décompte, comme si l'album n'avait pas encore réellement commencé.
La chanson qui suit, c'est Stay the Night. Après une intro très jolie et tristounette, la basse et la batterie arrivent tout comme une guitare avec un son déjà plus gros (même s'il n'est pas aussi énorme que sur les albums précédents) et un riff très basique mais ultra efficace. Cette chanson d'amour est vraiment très jolie, les couplets sont plutôt simples, puis vient le pré-refrain qui est vraiment énorme (à mes yeux l'un des plus beaux pré-refrains du groupe) et le refrain revient vers cette simplicité installée avec les couplets, avec le titre répété pas mal de fois tout de même. Après un autre couplet et un autre refrain, l'intro est rejouée et s'ensuit un solo de guitare noyé derrière la guitare rythmique qui rejoue le riff jusqu'à l'épuisement, tant pis, le peu qu'on entend est quand même très joli. On arrive à un bridge qui reprend en fait le pré-refrain mais avec un rythme et un son de guitare plus propice à quelque chose d'émotionnel. Billie Joe chante Hey oh comme en concert (même si sur le disque ça sonne plutôt comme Tuoooooo oh) et il reprend avec ce pré-refrain magique. Le morceau se termine sur le refrain puis l'intro jouée une dernière fois. C'est aussi ça le début d'une fête, on est pas encore trop chaud mais une fille qu'on a aperçu nous fait déjà rêver.
Vient ensuite Carpe Diem. Les paroles sont à l'image du titre, le riff est proche de la partie rythmée de Before the Lobotomy sur 21st Century Breakdown, la chanson reste simple et efficace, peu novatrice. Agréable mais pas extraordinaire, on passe à la suivante.
Il est temps de retrouver du Green Day plus classique, celui qui vous fait sauter le bras en l'air dans une foule en délire: Let Yourself Go. Un retour aux sources sans en être un, même si l'énergie, le refrain et le rythme du morceau rappellent les premiers albums, l'écriture de la mélodie pour les couplets notamment rappelle plutôt fortement les deux précédents opus. Les paroles sont géniales car ultra réalistes (et un peu rebelle, ce qui est rigolo). "Ferme-la parce que tu parles trop et que j'en ai rien à foutre de toute manière" Là, on dit oui, car c'est ce qu'on pense au moins une fois par semaine. Après chaque refrain, Billie Joe qui fait du scream (ou plutôt qui gueule comme s'il était sur scène en train de chauffer la foule), et ça n'a pas de prix. Le solo est badass et le refrain même s'il consiste simplement à répéter le titre, est jouissif.
On passe à la chanson la plus expérimentale de l'album, Kill the DJ. Le titre vend du rêve, la chanson n'est pas si violente que le titre, mais les paroles le restent. Le rythme est plutôt différent de ce à quoi le groupe nous a habitué, on a un truc plus Franz Ferdinand dans le style, l'écriture n'en reste pas moins Green Day-esque pour autant, c'est entre le disco et le reggae, c'est fun et frais, le solo est juste bourré de feeling même si techniquement pas ultra compliqué, what else?
La piste 6 de l'album, c'est Fell for You. Comme son titre l'indique c'est une chanson d'amour, pas si niaise que ça pour autant puisque les deux premières phrases par exemple n'ont rien de romantique ("Je me suis réveillé en sueur, j'ai d'abord cru que j'avais pissé dans le lit"). Le refrain est très pop, le post refrain est d'une évidence assommante et du coup très agréable, ça passe tout seul.
Loss of Control, ou du Green Day ultra cliché histoire de dire des gros mots et de bouger sur de la musique rapide. C'est en cela que ce morceau devient super, tout est bien foutu dans ce morceau, les petits plans de guitare qui arrivent après les "Loss of control" du refrain, l'un des meilleurs morceaux de l'album.
L'album connaît ensuite une sorte de seconde partie, plus lente, correspondant sans doute à ce passage de la soirée (enfin, dans les soirées où je vais ça le fait) où l'ambiance n'est pas encore là, on sent que ça va venir, mais ça traîne un peu. Vous me suivez ? Tant mieux, on passe à Troublemaker. Pour moi, c'est LE titre qui n'avait rien à faire là, un pur délire superflu. C'est pas trop grave pour autant car le solo reste excellent, et même si le refrain est ultra ennuyeux et que les couplets sont presque gonflants (tout comme le riff), ben on s'en fout, ça passe quand même.
Le titre qui suit, c'est Angel Blue. Une sorte de redite de Loss of Control mais en moins mémorable, l'énergie reste là, mais ça ne décolle pas aussi efficacement que Loss of Control justement.
Alors là, y'a Sweet 16 qui arrive. Et bam, c'est le Green Day nostalgique qui revient, un morceau bourré de charme, qui montre bien le talent du groupe à te rendre triste avec malgré tout un sourire aux lèvres.
Pour continuer dans cet aspect nostalgique, y'a Rusty James. Les couplets sont pompés sur Before the Lobotomy, on est ému quand même, le pré-refrain est très beau tout comme le refrain. De la nostalgie à l'état pur je vous dis. Bref, c'est bien beau tout ça, mais l'album est bientôt fini en fait.
C'est Oh love qui clôture l'album. Cette chanson a beaucoup déçu, il s'agit du premier single de la trilogie. Décevante car trop longue (5 minutes et trois secondes, après tout est relatif, pour Pink Floyd, Dream Theater ou Metallica ça aurait été une chanson courte), répétitive, paroles niaises, pas assez d'énergie, enfin bref. Plein de défauts finalement inexistants, tout comme les arguments comme quoi cette chanson est bien mieux en Live. Forcément, disons qu'avec l'adrénaline d'un concert on joue plus vite, et qu'une foule qui reprend le refrain ça fait forcément du bien). La mélodie reste quand même jolie même si prévisible pour du Green Day. Le premier couplet est plutôt bien foutu car c'est justement le début de la fête. On sent que les grosses guitares et la batterie vont arriver, et quand elles arrivent c'est le refrain, autrement dit pile le moment où on sent qu'on va passer une soirée inoubliable. Le solo est bien trouvé, il reprend des astuces très typiques du groupe mais c'est à la fois efficace et bien joué de la part de Green Day. Quant au clip, il est sympathique même si la version postée sur le site de Playboy aurait bien mérité d'être la version finale, définitive, retenue quoi. En plus d'être non censurée, cette version avait l'avantage d'être moins niaise, là ça fait vraiment groupe de rock avec des groupies.
En conclusion, cet album marque le retour du Green Day plus traditionnel, même s'il est difficile d'ignorer les deux albums précédents, qui, s'ils n'avaient pas existé, n'aurait pas donné un album dans cette forme, mais plus proche des démos présentes sur Demolicious, avec une écriture un peu plus punk tout de même, puisque globalement les mélodies sont quand même plus proches des deux albums d'avant que des premiers disques. La fête commence efficacement même si elle connait déjà des hauts et des bas, on entrera davantage dans le vif du sujet avec ¡Dos!.