« Pas d'effort », c'est exactement cela. Il le dit lui-même.
Evidemment, l'éthos du personnage de Vald c'est une main dans le slip, une autre occupée par le joint et la bouche près du micro. Mais derrière le personnage, il y a l'homme. Et l'homme, avec une grande équipe solide, dit avoir travaillé durant deux années pour créer cet album. On ne retrouve ni l'aura pantouflarde, ni le travail derrière.
Les refrains et les ponts occupent un grande partie de l'album, où sont les deux années de travail acharnées ? Dans les 40 % de couplet ?
Certains couplets sont certes bons, il y a une certaine maturité qui commence à surgir des textes et elle n'est pas déplaisante. Néanmoins, il doit y avoir la peur de perdre l'auditeur de 12 ans qui est trop forte. Alors on écrit des choses simples pour des gens basiques. Ceux-là même que Vald aime à tacler dans ses textes. C'est le syndrome d'Orelsan. L'artiste bouffé par le système qui doit (se) vendre pour la rentabilité.
On se retrouve donc avec un BON (j'insiste sur ce point) album-fast-food qui se digère en fond sonore dans une soirée moyenne, celle qu'on fait par dépit avec les mêmes potes parce que c'est conventionnel de faire des soirées. Aussi conventionnel que de sortir un album parce qu'il faut en sortir un par an.
L'industrie, l'industrie... Et si on arrêtait de la nourrir en arrêtant d'écouter des albums moyens ? Le dire c'est bien, rien faire c'est moche comme disait l'autre. On sait tous que Vald saurait avoir une plume fine, qu'il aurait l'envie de faire des sons aux structures originales, saurait avoir l'envie et le talent de casser les codes. Arrêtons de l'en empêcher en se goinfrant de fast-food.