« Si la mort me programme sur son grand ordinateur...
... elle ne prendra que mon âme, mais elle n'aura pas mon cœur » (F.L.)
(spéciale dédicace à ceux qui auront compris, avec ces 2 lignes, où je veux en venir avec ma critique)
Il y a quelque chose d'extrêmement triste de voir l'un des chanteurs les plus prometteurs de sa génération s'enfoncer dans la médiocrité... Je suis devenu fan à l'époque de Jours Etranges, j'avais aimé God Blesse et j'ai trouvé que Debbie était un super album. C'est donc les yeux fermés que j'ai acheté le triple CD Paris / Varsovie / L'Alhambra.
Le problème, c'est qu'entre Debbie et ce triple album, à vouloir à tout prix se séparer de son image de beau gosse pseudo-rebelle pour adolescentes, Saez a tout perdu : son producteur , sa copine (principal sujet de larmoyage de ce triple album – bouh hou hou la vie est dure c'est trop injuste les filles c'est rien que des méchantes bouh hou hou je vous déteste tous), son énergie (nervous breakdown style), ses musiciens (et leurs arrangements), son énergie (forcément, quand on chante sous Lexomil), mais aussi – et c'est encore plus inattendu – ses vêtements propres et son shampoing (cf le look de clochard hagard aux cheveux gras qu'il arbore depuis cet album)...
Au final, il a accouché dans la douleur d'un album mou, fade, sans saveur, composé d'une trentaine de chansons très vite oubliées (et écoutées dans la douleur, tant il pousse sa voix dans le registre « geignard »). S'en suivront un album de Yellow Tricycle sans âme et la perte d'une grande partie de son public (le gros de ses fans a entre-temps découvert Twilight et a rejoint la Team Jacob ou la Team Edward), qu'il essaiera péniblement de reconquérir avec un « J'accuse » et une campagne de publicité faussement provoc qui suscitera quelques cris d'orfraie chez les journalistes et les féministes, mais qui au final fera également un four.
La dernière image de Damien Saez sera un débat télé inintéressant (http://www.youtube.com/watch?v=lU1Pr-W-lzo ) où il s'emportera mollement au sujet des réactions qu'ont suscité sa dernière pochette d'album, dans un style et une posture qui rappellera fortement l'indignation, quelques années plus tôt, d'un autre chanteur aux cheveux longs et gras, pour pas grand-chose (http://www.youtube.com/watch?v=MLKtWd68TJk).
Il y a quelques années, Saez aurait pu être un grand nom du rock français. Il s'est finalement fancislalanisé... C'est moche.