Formé en 1981 à Velbert en Allemagne par les frères Kelch et Franck Fricke, Living Death démarre réellement avec l’arrivée du chanteur Thorsten "Toto" Bergmann. Après l’enregistrement d’une démo trois titres en 1983, le groupe signe sur Mausoleum records en 1984. Vengeance of Hell surprend la critique et les fans de metal par le chant si particulier de « Toto » et le son assez sourd de l’ensemble. La production, il faut l’avouer, manque de dynamique, d’emphase et d’épaisseur. On peine parfois à distinguer chaque instrument. Néanmoins, le heavy à tendances speed metal du quatuor (c’est un musicien de session qui tient la batterie alors) ne manque pas d’intérêt. Plusieurs morceaux sont de véritables brûlots qui transportent l’auditeur, comme le furieux « You and Me » qui ouvre les hostilités, le déjanté « Living Death » sur lequel les cris de « Toto » sont hallucinés ou encore l’effrayant « My Victim » dont les riffs moulinent de plus en plus vite.
Placés sous le sceau de la rapidité, beaucoup de titres se ressemblent et se servent de structures assez classiques, mais en accéléré. Malgré cela, on peut admirer la dextérité des guitaristes, notamment sur le bien nommé « Heavy Metal Hurricane ». L’album n’en est pas pour autant linéaire. Des variations apparaissent à plusieurs endroits, comme sur « Vengeance of Hell » qui s’appuie sur un tempo médium pour mieux accélérer l’allure lors des refrains. « Hellpike » démarre même lentement, avant de se développer en une irrésistible cavalcade débouchant sur un refrain chanté avec une voix moins aigue que le reste de l’album.
Ces changements de rythmes sont les bienvenus. Ainsi, « Night Light » est un pur moment de heavy metal, pesant et malsain, tandis que « Riding a Virgin » est une pièce plus complexe qui permet de beaux duels de guitares. On regrettera la présence de ce batteur invité qui massacre ses fûts plus qu’il ne les caresse et dont l’instrument ne bénéficie pas d’un mixage correct. Vengeance Of Hell se révèle être un bon album de speed metal, témoignage d’une époque révolue. La réédition en CD accueille l’inédit « Watch Out » extrait du EP sorti en 1985 qui ne dépare pas l’ensemble et paraît mieux produit.