Trois ans après Music For the Masses, une tournée triomphale et un premier album live hautement intéressant, les membres de DM se retrouvent, avec un nouveau producteur : Flood. Tout le monde sortira grandit de la période Violator car cet album sera ce qu’ils apellent l’album de la consécration.
Bon moi je pense que la consécration, Depeche Mode la gagne un peu plus à chaque album, mais cette fois ci, ça yest : Le HIT SINGLE NEUMBEUR OUANE INTERPLANETAIRE d’un côté (Enjoy The Silence), et de l’autre un album parfait, un son parfait, du dosage, de la mesure, du professionnalisme…
Ceux qui attendaient Depeche Mode au tournant en pensant qu’ils continueraient sur la lancée de « Music For The Masses » auraient pu être déçu, car ce nouvel album en est bien loin..leur groupe chouchou veut entrer de plein pied dans les années 1990.
Le seul morceau à vraiment comparer à l’album precedent est Halo, pour ce qui est des choeurs, des lignes de melodies, du rythme, mais en tellement mieux. Pour le reste, on change tout, on évolue, on améliore, on entre dans les 90’s et il y a encore le monde à conquérir.
On entre donc la galette dans notre bon vieux lecteur CD (un jour, on aura du mal à s’en souvenir, sisi !) et le morceau World In My Eyes commence.
Ce qui frappe d'emblée, c'est que le son n'a pas été aussi clair depuis le premier album. Il est fin, précis, les boucles et charlestons pétillent dans une panoramique impeccable. Le morceau n'est pas aussi fort et mélancolique que les anciens titres d'ouverture mais il est très bon. Je crois cependant que c'est une chanson qui s'apprécie avec le temps.
Le morceau suivant est pour moi le point faible de l'album, surtout placé à cet endroit. Martin Gore a laissé de côté la beauté atmosphérique au profit d'une certaine puissance.Le problème, c'est que malgré une batterie qui arrive en fin de titre pour tout de même finir en beauté, ça ne décolle jamais vraiment et on reste sur sa faim jusqu'à la piste suivante.
THE SINGLE. Lancé avant l'album, ce fut bien sur la folie. Sans doute une des 3 chansons de Depeche Mode les plus connues (une des 2 autres étant elle aussi dans cet album) Personal Jesus est vraiment un morceau inovant. Inovant pour la musique en général et surtout le courant auquel ils appartiennent, mais surtout une grande première pour DM: le titre entier est basé sur un riff de guitare blues. Le thème est facilement décelable et il y a peu de parôles, Personal Jesus est donc un succès mondial. Heureusement, la version que nous tenons ici sur l'album est dôté de ce qui est pour moi le gros point fort de cet titre: un final très electronique, un peu plus proche de ce qu'on attendant du groupe. Excellent titre, mais continuons.
Halo est comme je le disais un moment où on retrouve l'ambiance de l'album précédent: un rythme, des choeurs, des violons, un refrain fort, c'est tout de même de bien meilleure qualité.
Waiting For The Night est elle aussi une nouveauté pour le groupe puisque très minimaliste, électronique et atmosphérique. Un moment très agréable qu'on pourra trouver gâché par l'arrivée du morceau suivant, sur un beat un peu hors-sujet.. Il s'agit de Enjoy The Silence, sans doute le Numéro 1 au niveau mondial.. Bon inutile de raconter la petite histoire comme quoi ce tube disco était à la base une balade qui aurait été métamorphosé en secret par Alan Wilder. Il eut une bonne idée, ils gagnèrent plein de pépèttes grâce à Mr Wilder mais..ce titre en plein milieu sonne assez différent du reste..C'est un peu dommage.. Mais DM excèle dans l'art de se ratrapper de justesse à chaque bourde et en fin de ce morceau se trouve un petit instrumental: typiquement dans un style que le groupe perpétuera pendant les années à venir, très plaisant, et puis finalement très bien placée.
Policy Of Truth et sa fameuse double caisse claire dans l'intro (sans doute le moment que je préfère du titre, c'est un peu triste..). On replonge un peu dans l'album précédent encore une fois, de par les sons et le rythme.. Une sorte de "Nothing" en ultra mieux (Nothing étant pour moi une erreur absurde). Les mélodies sont bonnes, les harmonies dans les voix aussi, POT est un excellent single, et un excellent titre tout court. Nottez dans ce titre toute la maitrise de l'équipe pour ce est de l'exploitation des sons de guitare (tout est samplé, arrangé par ci, par là, un florilège de sons de guitares que le groupe aura du mal à recréer dans la suite de leur carrière).
Voilà mon titre fétiche, un des meilleurs de tous les temps. Ok comme pour Sweetest Perfection, on est loin de Somebody ou encore de Sometimes, la base est toujours bluesy, mais Martin Gore nous offre ici un grand moment de...douceur (quelle niaiserie me direz vous, mais je ne vois vraiment pas d'autres mots). La voix de Gore résonne de toutes parts, chaque son est à sa place pour un résultat...frissonant.
Avant de passer au dernier titre, un dernier interlude dans la veine du premier, sur un air de synthé tout simple et quelques choeurs du sieur Gore.
L'album se termine donc par Clean ("propre", pour les incultes, ce qui caractérise bien l'album pour moi).
Pour ma part, je trouve que l'ambience dégagée ici nous ramène au temps de Blasphemous Rumors (sans le refrain gnangnan).. Ce sentiment de mystère dégagé par cette intro et ce couplet..
Encore une fois, le morceau est basé sur une seule boucle (elle même basée sur un seul son venant d'une basse ou d'une guitare) qui fait diablement penser à One Of These Days de Pink Floyd, et je défie quiconque de me contredire! Le morceau est lourd, relativement étrange, le refrain venant renforcer cette impression de répétitivité, de lourdeur.. De beaux violons viennent se greffer au tout avant que le titre se termine..Mais non pas encore! Un dernier élan vient nous surprendre et le morceau s'en va en fade out, et tout le monde, ravi, s'empresse de remmetre la piste 1, étant persuadé d'avoir entendu là le meilleur album de Depeche Mode jamais entendu.
Bien entendu, j'ai très peu parlé du son de l'album.. Sans doute l'album au meilleur son de la discographie(écoutez le, il n'a pas pris une ride, c'est assez incroyable), il lui vaut d'avoir une place vraiment particulière dans la carrière du groupe: pour certains le meilleur album incontesté, pour d'autres un album trop parfait auquel on préfèrera les faiblesses de ses petits ou grands frères. Je suis de ces derniers.
Le succès de cet album assiera définitivement Depeche Mode parmis les grands, et il faudra trois longues années au groupe pour se retrouver et donner une suite à Violator, choisissant la même équipe de vainqueurs et forts de millions de dollars.
Une double apogée? Ce sera finalement le chaos.
+un son qui ne vieillit pas d'un poil
+Blue Dress
+presque à l'opposé de ce que sera l'album suivant, ce qui lui donne encore plus d'intérêt
-The Sweetest Perfection, préambule de la nouvelle direction musicale empruntée par Gore
-Un single un peu trop différent du reste en plein milieu