Finalement, en 2018, un nouvel album de Simple Minds suscite presque plus d’excitation qu’un petit dernier de leurs cousins U2 et Depeche Mode. Il faut dire que le groupe Ecossais se caractérise depuis quarante ans par son irrégularité mais aussi sa volonté permanente de remettre en question son type d’arrangements, oscillant plus ou moins subtilement entre synth pop, électronique, arena rock et post punk. L’année dernière, Kerr et Burchill revisitaient carrément certains de leurs morceaux phares en acoustique avec un nouveau backing band. Ambitieux, soit, mais cela produisait clairement un asséchement de leurs compositions, celles-ci ayant toujours revêtu une patte très particulière en terme de production. Aujourd’hui ils décident d’envoyer du bois comme dans leurs années dorées, les eighties. C’est donc sans surprise que Walk Between Worlds revêt des atours à haute teneur synthétique, brillants, charpentés par de puissantes rythmiques. Burchill, grand gratteux mésestimé, nous sort ici des hymnes qui mettent en lumière ses talents de mélodiste mais surtout d’artisan sonore, qui n’a rien à envier à The Edge. Walk Between Worlds est aussi la nouvelle confirmation que la voix essoufflée de Kerr, féline à souhait, est celle d’un grand chanteur.