En 1983, U2 n'est pas encore un phénomène planétaire que l'on peut facilement ignorer, c'est l'un des meilleurs de ces groupes post-punks, élevés au lait "Velvet Underground", qui tentent crânement de changer le Rock sans s'imaginer encore pouvoir changer le monde. Irrémédiablement pessimiste, Bono chante avec une rage poignante le naufrage de son pays, tandis que The Edge construit les fondations d'une future cathédrale à coups de guitares d'une inventivité fulgurante. En 1983, "Sunday Bloody Sunday" ou "New Year's Day" lancent les meilleurs pogos au cœur des "parties" avinées, mais d'autres chansons de "War" s'écoutent les larmes aux yeux dans la solitude de nos cœurs.
[A propos de la pochette] : Une très belle idée : retrouver le garçon de "Boy" (3 ans plus tôt), enregistrant le passage du temps sur la plus belle plaque photosensible qui soit, le visage d'un enfant. Une idée obscène : symboliser la guerre par ce même visage, transformé du même coup en icône de pub. U2-Benetton, même combat ? U2, un groupe moderne, pour le meilleur et pour le pire !