Avec Tahiti Boy and the Palmtree family, le mot essentiel est "rencontres". La naissance de ce "super groupe" part d'ailleurs de là : des musiciens jouant dans d'autres entités (citons Jonathan Morali alias Syd Matters, Didier Perrin de Tanger ou Jean Thévenin, tenant les baguettes pour toute une batterie de groupes dont les ex Hopper) regroupés sous la férule de David Sztanke et faisant de la musique ensemble dans une joie partagée ("récréation" étant peut-être le deuxième mot fondateur de TB&TPF). Pour le premier album de ce groupe de potes, l'ami Tunde Adepimpe, chanteur de TV on the radio, était venu participer à cette joyeuse fête musicale. Pour ce nouvel opus des aventures de David et de sa bande, le groupe passe à la vitesse supérieure : Il y a bel et bien là Iggy Pop pour un rock' and roll garage débridé par une section cuivre (Why ?) et Jane Birkin sur Marie pour une ballade doucereuse au piano (Et si le troisième mot-clef du groupe était "grand écart" ?). Mais le grand invité du disque qui participe pleinement à sa conception n'est autre que Sergio Dias, leader des cultissimes Os Mutantes.
On doit au Brésilien le virage léger de certains titres pop vers un tropicalisme années 60. Au final, c'est justement ces titres qui retiennent le plus l'attention. Sarava plonge le Fleetwood Mac de Rumours dans la folie carioca et Meninas de Paris rehausse de percussions une mélodie de pop anglaise joliment enlevée. Plus encore, on fond pour le psychédélisme entrainant et solaire de O Mar et pour l'évanescence toute féminine de Oh Bahia qui, sur des volutes vocales, n'en finit pas d'envouter. Pour le reste, We are lilies déçoit un peu : trop plan-plan sur Marie, trop convenu sur Why ? trop bateau sur Cry when you sleep, trop Lennon sur Over my Head. Trop trop, trop...Ou plutôt pas assez. La joie de faire de la pop ensemble et sans complexes est toujours là mais elle est moins communicative que par le passé. Les mélodies sont moins imparables. Peut-être le groupe nous a-t-il trop bien habitué ? Peut-être sommes nous un peu plus blasés ? Qui sait ? "Inégal" est peut-être le quatrième qualificatif de We are the Lilies