chronique écrite en 2005...
Cocosuma est victime d’une malédiction bizarre : le départ de sa chanteuse après 1 album. Karin avait montré la voie pour le deuxième album Reindeer show the way , une direction plus pop et une tendance plus acoustique (Peut-être dus aux mêmes gênes scandinaves que Kings of Convenience et Emiliana Torrini). Elle laisse ses deux acolytes orphelins, repartie qu’elle est dans sa Suède natale. Mais avant de tourner la page, voici We were a trio, dernière collection de chansons (avant fermeture de magasin ?). Ce dernier opus n’est pas à prendre à la légère, ce n’est pas un album bâclé à la vite, histoire de profiter au maximum. Le trio continue de proposer irrésistiblement de bons morceaux pop, qu’ils soient entraînants ("Drizzling get dazzling" avec un côté Cardigans…tiens encore un groupe scandinave) ou intimistes ("Nutopia" dans une version assagie).
Cocosuma passe aussi par le chemin de Air le temps d’un "Did you ever see" et témoigne une nouvelle fois de son intérêt pour les années 60, reprenant Courtyard de Bobby Gentry. On parlerait presque de routine pour le groupe, si le niveau ne restait pas excellent. Mais Cocosuma surprend par deux fois. bam Tululu avance à pas de velours, proposant derrière un vernis jazz, une pop sophistiquée et sensuelle. Et puis surtout, Cocosuma assume le « deuil » de sa chanteuse en composant un long instrumental en partie improvisé. Cela s’appelle Two cannot be one et avec ce titre musclé et physique, le désormais duo fait table rase de son passé récent. On espère qu’un nouveau chapitre avec nouvelle protagoniste va bientôt s’écrire. En attendant, merci encore Karin !