Who’s the Boss in the Factory? par m4urice
Ce disque est l'oeuvre d'un groupe fondé par le bassiste Jonas Reingold, des Flower Kings. Reingold est un bassiste virtuose au jeu doté d'une personnalité, capable d'être à l'aise dans des formations allant du jazz au metal. En découvrant Karmakanic, je m'étais enthousiasmé : aurait-on une espèce de nouveau Yes ?
On a ici un album de rock prog, à la sauce hard rock suédoise avec une pointe de metal. Le son de Reingold est comme toujours extraordinaire, ses riffs sont majestueux et il hisse son instrument à la même hauteur que ceux des autres musiciens. Il s'est entouré d'un bon batteur, d'un chanteur à la voix digne d'un groupe de power metal finlandais, d'un claviériste assez bon et d'un guitariste au jeu metalisant à souhait. Sur le papier, ça fait bien ! On trouve donc, comme dans tout album de rock prog qui se respecte, des pièces fleuves de 20 minutes. D'autres titres, pop en diable, démocratisent en quelque sorte le genre. C'est cohérent avec le line-up, qui est assez consensuel pour plaire au péquin moyen. Mais certains de ces titres sont, sans pour autant être mauvais, assez peu inspirés.
J'entends déjà des gens m'accuser de hipsterisme et me traiter de sale con élitiste. Soyons clairs : un tube radio-compatible n'est pas forcément mauvais, mais je ne récompense pas la popularité et l'originalité à la même hauteur. Le fait qu'un morceau vous rentre dans la tête n'en fait pas un chef-d'oeuvre, tout simplement.
Reingold est donc un bassiste AAA, et un compositeur A. Il nous livre une espèce de pop Flower Kings, assez bon pour être mentionné,mais pas suffisamment pour être une révolution dans la sphère prog. Who's the boss s'écoute tranquillou, il ne comporte pas de grosses subtilités, mais il est quand très agréable. Mes stats d'écoute sur Deezer sont là pour le prouver. Et je reste le plus grand fan de Reingold du monde.