The Top 2 ?

Après un Wish sympathique mais un peu plat, les Cure nous sortent en 1996, un disque très (trop ?) varié, limite bordélique, qui s’égare sur bien des pistes…

Wild Mood Swings, dixième album des Cure (!), s’ouvre sur une chanson assez sombre, au style musical sérieux et tout de suite prenant. Elle rappelle un peu les teintes mélancoliques de Disintegration (mention spéciale au retour des synthés), mais avec un rendu très proche de ce que nous proposait Wish. Peut être l’unique chanson du disque qu’on pourrait qualifier de « normale », puisque dès Club America, c’est le bronx total !

Répétitive, insolente, tue-l ‘ambiance, Club America se la joue petit morceau rock des familles, mais bizarrement, rien de naturel en ressort. Trop prétentieuse ? Ensuite piste 3… on passe du coq à l’âne avec un morceau chatoyant, plein de mélancolie mais qui met légèrement mal à l’aise n’importe quel fan du groupe. En effet, dans This is A Lie, les soupirs de violons font penser à un ballet moyenâgeux de mauvais goût. Très bizarre cet album avez-vous dit ? En effet, mais le meilleur reste à venir…

The 13th et sa rythmique afro cubaine est étonnante, déroutante, malheureusement plombée par des refrains horripilants. La pour de bon Robert Smith est vraiment partit en couilles. Dommage, il aurait pu en faire un morceau bien plus sympathique d’autant que les cuivres sont magnifiques. Après vient Strange Attraction, et la encore c’est la grosse dévergonde qui habite le groupe.

Par certains aspects, Wild Mood Swings me fait penser à The Top, en infiniment moins réussit. Dans The Top, les instruments bizarres, les compositions joyeuses amenaient vraiment à quelque chose de saisissant. Pour celui-ci c’est loupé. Et même si de bien meilleures chansons comme Mint Car remontent le niveau, ça ne suffira pas à combler le vide de la plupart des compos. Trop légères à l’image de Jupiter Crash, pourtant une belle composition, pas assez travaillée. Elle s’oublie trop vite.

Idem pour Rond&round&round, Gone, Return, amusantes mais trop futiles pour donner suffisamment d’aplomb à cet album décidément bien trop fragile, bien trop maladroit. Numb par exemple aurait pu être vraiment une bonne chanson, mais elle abuse vraiment trop avec ses violons. Des choix instrumentaux plus que douteux !

En revanche, on peut dénicher deux petits bijoux à la fin de l’aventure : Treasure et Bare, toutes deux d’une beauté assez ahurissante. Calmes et mélancoliques, elles sauront réconcilier l’auditeur par leur innocence et leur volupté quasiment palpables. Un effort notable à la toute fin du disque me font remonter la note globale de Wild Mood Swings d’un bon gros point pour arriver tout juste à la moyenne. Album très faible donc, certainement l’un des plus faibles de toute la carrière du groupe, Wild More Swings est réservé aux initiés du groupe de Robert Smith, ou aux fans d'ambiances frivoles.