Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏

Wild Mood Swings
5.6
Wild Mood Swings

Album de The Cure (1996)

Ressenti publié dans le cadre de mon classement intégral de la discographie de The Cure, composée de 13 albums studio.


Après Disintegration, souvent considéré comme le plus grand disque de The Cure, et Wish qui est leur plus grand succès commercial, le groupe anglais sort ce nouvel album, le dixième opus de leur discographie, en 1996. Il s'appelle Wild Mood Swings. On a tendance parfois à (trop?) utiliser l'expression d'oeuvre ou d'artiste "à la croisée des chemins". Je pense que l'expression de prête assez bien ici, et d'autant plus rétrospectivement.


En effet, cet album représente un tournant important dans l'œuvre globale du groupe en étant souvent perçu comme le lancement de leur dernière "ère". Une ère qui n'est très clairement pas du goût de tout le monde et dont Wild Mood Swings détient tous les symptômes.


Et pourtant, le morceau de lancement de ce dixième projet met plutôt tout le monde d'accord, moi compris. Évoquer de manière très élogieuses les intros d'albums de The Cure va vite être une habitude mais je me dis qu'il peut difficilement en être autrement. "Want" est aussi entraînante qu'elle prend son temps à nous emmener dans sa ballade, et nous nous y laissons porter avec plaisir. Ils ont vraiment la recette de ce genre de morceaux. Ça paraît simple, c'est efficace et pourtant, ça donne aussi ce sentiment en plus, qui porte leur signature. Une très belle première page de ce dixième livre.

Et j'ai même envie de dire que le début de séquence est globalement très bon. Mon affection pour "Club America" est tout de même bien moindre mais ça fait franchement le café, assez embarquant et j'aime bien le refrain. Mais c'est bien le titre suivant qui me confirme à parler définitivement de super début d'album.

J'adore "This is a Lie". Je ne sais pas comment ce morceau est reçu, peut-être est-il très bien considéré mais au vu de l'avis général concernant le disque dont il est issu, je ne serais pas vraiment surpris d'apprendre que ce ne soit pas le cas. Je peux imaginer dire l'estimer mièvre, dire que The Cure sortent les gros violons.. ce qui serait à la fois ironique et à prendre au sens figuré puisque c'est littéralement le cas ici. Et chez moi ça marche totalement. Je parlais plus haut de se laisser porter, c'est totalement ce que fait ce titre. Je le laisse me tendre la main et je le trouve touchant, une belle bande son de certains moments, bref j'aime beaucoup beaucoup!

Si je suis clairement moins emporté dans ce qui suit, je veux bien accorder au groupe de m'avoir surpris avec ce "The 13th", un ovni de par sa nature, malheureusement je ne suis pas embarqué. Mais ils ont essayé quelque chose de nouveau, et j'aime bien le refrain, je l'avoue. Pas grand chose à dire du morceau suivant, "Strange Attraction", que je trouve anecdotiquement entraînant. Je peux bouger la tête inconsciemment, et hop c'est aussitôt oublié dès que la dernière note musicale a finit de retentir. C'est typiquement le genre de morceaux qu'ils feront par la suite de la carrière, again and again and again and again.. mais ça c'est une autre histoire. Ce segment bien peu marquant pour moi de WMS se conclut avec "Mint Car". Un morceau sorti en single et clipé, j'imagine donc que le groupe en est content, peut-être même le public. Moi, je le reçois d'une indifférence aussi polie d'incompréhensive. Peut-être la lumière divine me viendra un jour mais j'avoue que pour l'instant je n'ai pas de réponse. Mais ce n'est pas nul, c'est sûr!

Heureusement que cette album a ces ballades acoustiques, avec la lenteur et le dépaysement que ce groupe maîtrise si bien. "Jupiter Crash" est donc un titre qui me conquit plutôt bien, je l'écoute même avec un certain plaisir à chaque fois que le projet est lancé. En dehors, les écoutes se font plus rares, j'en aime bien plus de ce style là ailleurs. On est très clairement dans la continuité de ce qui a parfois été fait avec Wish auparavant, et ce qui se fera aussi par la suite avec Bloodflowers. Un moment où on prend le temps, où on respire. Le temps de passer ensuite par le reste!

"Round & Round & Round" est anecdotique au possible chez moi, il m'est même arrivé de soupirer au moment où le morceau se lançait durant quelques écoutes de l'album. Mais je suis probablement sévère. Ça s'écoute, tout comme "Gone!" mais qui m'emballe que guère plus. Ce dernier a au moins le mérite d'être un poil plus entêtant chez moi et si je devais donner une couleur musicale à WMS, je trouve qu'il est plutôt assez représentatif. Mais ce sont des morceaux que je je n'écouterai jamais comme ça pour le plaisir en dehors de ce disque. Un disque qui de toute façon est très (très) loin de me donner l'envie d'y rejeter une oreille.

Et pourtant le dernier tiers n'est pas trop mal, nous avons "Numb", une chanson cousine de . Elle fonctionne donc bien chez moi, et cela sans surprises. Tout comme les deux derniers morceaux de ce projet, "Treasure" et "Bare". Je trouve que le groupe a toujours réussi à très bien faire ce qu'ils voulaient véhiculer au travers de ce type de morceaux. L'effet escompté est toujours ressenti ainsi de mon côté. Et ce morceau de clôture est vraiment très bon. C'est dommages qu'ils aient été précédés par deux titres, "Return" et "Trap" qui encore une fois me laisse totalement froid. Je les considère eux non plus comme étant mauvais, ils font quand même le travail mais je les trouve juste un peu vain, quoi.

Et c'est ça le problème de Wild Mood Swings. Ça varie entre le chaud et le froid, avec la notion de n'avoir qu'un squelette de cohérence, et cela pendant 1 heure entière ! Pour quelqu'un comme moi qui aime l'idée d'écouter un album dans sa continuité, ce disque m'est une sorte de challenge. 4:13 Dream est celui que je considère comme le moins bon du groupe anglais mais quelque part, celui-ci a un défaut qu'il incarne plus que tout autre, à savoir l'incohérence. Le groupe cherche un peu et ne donne pas vraiment l'impression d'avoir essayé. C'est un objet qui est un enchaînement de titres et qui ne vise pas à être autre chose. D'autant plus dommage lorsque un seul tiers des morceaux m'emballe vraiment. Pour le coup, j'aime franchement ces titres-ci et pour cela, je ne pourrais considérer cet album de fondamentalement mauvais. Disons que c'est le début d'un nouveau Cure, qui ne se réinventera et brillera que par parcimonie. Je vais pas faire la fine bouche, ils ont suffisamment donné. :)






starlessnassim
5
Écrit par

Créée

le 17 oct. 2024

Critique lue 21 fois

starlessnassim

Écrit par

Critique lue 21 fois

D'autres avis sur Wild Mood Swings

Wild Mood Swings
Addryu
5

The Top 2 ?

Après un Wish sympathique mais un peu plat, les Cure nous sortent en 1996, un disque très (trop ?) varié, limite bordélique, qui s’égare sur bien des pistes… Wild Mood Swings, dixième album des Cure...

le 4 sept. 2012

2 j'aime

Wild Mood Swings
starlessnassim
5

Nouvel Acte. Scène 1

Ressenti publié dans le cadre de mon classement intégral de la discographie de The Cure, composée de 13 albums studio.Après Disintegration, souvent considéré comme le plus grand disque de The Cure,...

le 17 oct. 2024

Wild Mood Swings
BorisNetzer
7

I will never forget

Je me souviens qu'une nuit j'avais rêvé que les Cure avaient sorti un mauvais album. Ce rêve doit dater de début-96, alors que j'étais tombé dans la potion depuis quelques mois, et que je devais...

le 30 déc. 2023

Du même critique

4:13 Dream
starlessnassim
5

Fin amère. Ouf, ce n'est pas la fin !

Ressenti publié dans le cadre de mon classement intégral de la discographie de The Cure, composée de 13 albums studio.En 2008 paraît 4:13 Dream, dernier disque toujours en date. Après une sortie de...

le 16 oct. 2024

1 j'aime

Pin Ups
starlessnassim
6

Dans un océan de créativités, une parenthèse glam

Ressenti publié dans le cadre de mon classement intégral de la discographie de David Bowie, composée de 26 albums studio. Numéro 24 : Pin Ups En 1972, la carrière et la vie de David Bowie changea...

le 12 févr. 2023

1 j'aime

Vampire Hunter D: Bloodlust
starlessnassim
7

Entre se réinventer et s'adapter, la frontière est mince.

Découverte.C'est en 2000 que sort Vampire Hunter D: Bloodlust, soit quinze années après le premier film, réalisé par Toyoo Ashida. Ici, c'est Yoshiaki Kawajiri qui est à la direction, lui qui n'avait...

le 31 déc. 2022

1 j'aime

2