Pour Syd, c'est l'impression sûrement légitime que me procure cet album. Syd plane telle une ombre folle sur cet opus. Syd brille, brille et la lumière jaillit sur Syd. Syd, le diamant fou...
Le Floyd est orphelin de Syd et le crie : j'aimerais tellement que tu sois là, nous ne sommes que deux âmes damnées nageant année après années dans un petit aquarium, roulant sur le même vieux sol... j'aimerais tellement que tu sois là...
Il y a d'ailleurs une anecdote extraordinaire à propos de la genèse de Wish you were here : Alors qu'ils enregistrent "Shine on you" (titre dédié à Syd Barrett), les Pink Floyd reçoivent la visite d'un curieux personnage. Chauve, bouffi, celui-ci se tient debout dans les studios une brosse à dent dans la bouche... Personne ne semble le connaitre jusqu'à ce que Rodger Waters, choqué par sa prise de conscience, fonde en larmes... Syd Barrett se tenait devant ces gens desquels il fut si proche. La drogue et la folie avaient eu raison de lui.
C'est incroyable quand on y pense, cela faisait des années qu'ils ne s'étaient vus et il décidait de réapparaitre dans leur vie pendant l'enregistrement d'un titre qui lui était dédié...
Je pense que l’événement aura marqué la création de cet album et que la nostalgie de Syd, le deuil de leur leader déchu a apporté de l'émotion dans la mécanique huilée du Floyd. C'est peut-être ce supplément d'âme qui fait que pour moi, Wish you were here est le meilleur album des Pink Floyd
"It's actually quite emotionnal, standing up right here with these three guys (ndlr: David, Nick et Richard) after all there years.
Standing to be counted with the rest of you.
Anyway, we're doing this for everybody who's not here,
particularly, of course, for Syd..."
(R. Waters, 2005)