Décontenancé par la première écoute de ce nouvel évangile selon saint-Slash, je me suis récemment épanché en un commentaire alarmiste et blasphématoire. Conscient d'avoir pêché, j'ai entrepris une flagellation musicale en m'infligeant la discographie de Yannick Noah au risque de me lobotomiser un peu plus. Après m'être purgé en vomissant du sang et pleurant des larmes de caca à plusieurs reprises pour expier ma faute, j'étais apte à communier avec les 17 nouveaux commandements de mon messie après une dizaine de pieuses écoutes.
Slash que j'assume totalement ma mauvaise foi !...
Brûlot imparable pour enflammer une salle dès l'entame d'un gig car exécuté pied au plancher et le compte-tours dans le rouge, ''World On Fire'', le petit-frère de ''Set Me Free'', entame la galette en violant les tympans par son riff fulgurant et explosif.
''Shadow Life'' prolonge de torrides préliminaires en embrayant la cadence avec une ambiance plus heavy et mélodique dominée par la voix claire et haut-perchée de Myles Kennedy.
Toujours au taquet, Slash et sa flotte balancent ''Automatic Overdrive'', une nerveuse giclée de rock n' roll qui procure fourmillements aux slips les plus tendus.
''Wicked Stone''* déboule dans cette joyeuse partouze musicale tel un cousin épileptique de ''Locomotive''. Au milieu d'un refrain accrocheur et mélodique, de rythmes variés et saccadés, Slash se mue en un Peter North du manche électrique en propageant au fond des cages à miel de jouissifs soli.
Et là...le coup de la panne ! Foutre !... Après ces quatre premiers titres priapiques, on pénètre dans le ventre mou de l'album.
Malgré une intro jumelle de ''Paradise City'' et le bottleneck de Slash, ''30 Years To Life'' est le premier titre d'une dispensable enfilade (''Bent To Fly'', ''Stone Blind'' & ''Too Far Gone'') soit pêle-mêle de la power-ballad insipide ou du hard-rock basique qui sans être foncièrement mauvais n'en est pas moins dénué d'originalité.
Fin de l'entracte, les effluves d'Alice In Chains parfument l'intro de ''Beneath The Savage Sun''** qui s'érige pendant 6 minutes grâce aux moulinets de Slash crachant un riff heavy catégorie poids lourds, escorté d'une basse qui claque et ronronne.
Le fantôme de ''Mr Brownstone'' hante ''Withered Delilah'' et précède ''Battleground'', une power ballad dans la lignée de ''Back From Cali'' ou ''Not For Me'' soit le moment idéal pour battre la mesure avec ses bras en l'air et faire des cœurs à la con avec ses doigts. Myles Kennedy se presse la couille gauche dans un casse-noix pour traverser le pont avant un final fédérateur qui rackette ''Hey Jude'', approuvé par la chorale bavaroise de la fête de la bière de Munich.
Le riff et le tempo crasseux de ''Dirty Girl'' traînent autour d'un refrain à la Desmond Child où l'alliance gratte et la basse de Todd Kerns fait de délicieux ravages.
Badaboum ! Deuxième sortie de route ! Double foutre !... L'album déjante à nouveau et part en tonneaux à trois reprises !
'foiré de Slash qui pense que personne ne remarquera son recyclage de ''Sweet Child O' Mine'' maladroitement travesti en ''Iris Of The Storm'', une ballade soporifique pleine de tendresse et de chocolat pour midinettes.
Malgré son titre évocateur, ''Avalon'' n'a rien de porno : 3 minutes qui bandent mou miraculeusement sauvées par la maestria du soliste.
L'accident se conclu par l'anachronique ''The Dissident'' au refrain bonjovien fin 80's.
Unique plage muette de ''World On Fire'', ''Safari Inn'' est une coquetterie de Slash, une agréable branlette du manche qu'il assène avec classe et respect, gros.
Lors des 400 dernières secondes de l'album, Myles Kennedy se mue en Chris Cornell sur les couplets d'une ballade sombre et malsaine comme un prolongement de ''Nothing Left To Fear'' illustrant le film éponyme produit par Slash. Perforé d'envolées heavy bien velues et possédé par Black Sabbath, ''The Unholy''*** est certainement le point G du skeud.
''World On Fire'' jouit d'une production assez épurée mais lourde et chaude, préservant une équité entre chaque membre. Pas de quoi tortiller du cul pour chier droit mais Myles Kennedy semble parfois limité dans son registre aérien qui sent un peu le fayotage bon élève. Qu'il lâche quelques râles, qu'il hurle...un peu plus de rock n' roll attitude, bordel à cul d'merde !
Problème de riche : le principal défaut de l'album est d'être un mastodonte de 17 parts. Avec certaines recalées sur le banc des remplaçants, l'album composé de 10-12 titres aurait gagné en prestige et respect.
Fi de peccadilles, pas de quoi bouder le plaisir de retrouver le chapeauté en attendant les grands messes des 12 & 13 Novembre prochain au temple du Zénith !
* ''Wicked Stone'' : https://www.youtube.com/watch?v=Y8D-YlY0HNo
** ''Beneath The Savage Sun'' : https://www.youtube.com/watch?v=seYs55viPO4
*** ''The Unholy'' : https://www.youtube.com/watch?v=jWtElITArEE