Yes, U
Yes, U

Album de Devastations (2007)

Quand on reviendra dans quelques années sur la carrière de Devastations, on parlera de Yes, U comme de l’album le plus Roxy Music des Australiens. Conrad Standish, vocaliste du trio, a déjà des intonations comme Bryan Ferry (on l’avait déjà remarqué sur le premier Coal) mais la musique s’est mise (encore plus) au diapason arrivant à être à la fois élégante et décadente. On imagine facilement les musiciens en smoking mais la chemise trempée de sueur et le gel ayant un peu coulé, la mèche moins conquérante. Et puis, le groupe arrive facilement à se muer du faux gendre idéal en vrai blouson noir patibulaire : l’ambiance se fait lourde et électrique sur Rosa qui se termine sous une pluie de larsens. Le trio stylé n’est pas à une surprise près comme sur The pest


où tout le morceau prend le parti d’une rythmique minimale à la boîte à rythme (le trio vit à Berlin, ceci expliquant peut-être cela). Sur cette base obsédante, le chant charismatique (sur une ligne proche de Trent Reznor) et les guitares impressionnistes prennent position, Devastations prenant souvent son temps pour dessiner de bien sombres climats. Le trio est fidèle à sa réputation de groupe ténébreux – on est pas là pour rigoler mais plutôt se complaire dans une ambiance nocturne. Ce qui n’exclut pas non plus d’aller chercher quelques étoiles (As sparks fly upwards). Le groupe n’est jamais loin d’un autre oiseau de nuit, les Tindersticks (The saddest sound) ou d’un autre exemple de groupe classique et racé, The National (Mistakes). En tout cas, Devastations s’installe pour durer et pour encore nous faire éprouver quelques frissons.

denizor
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs albums de 2007

Créée

le 15 sept. 2015

Critique lue 35 fois

denizor

Écrit par

Critique lue 35 fois

Du même critique

Oiseaux-Tempête
denizor
8

Critique de Oiseaux-Tempête par denizor

Le monde appartient aux ambitieux et Oiseaux-Tempête ne nous propose pas un simple voyage post-rock mais une véritable Odyssée dans une musique qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Album après...

le 10 janv. 2014

13 j'aime

Pain Is Beauty
denizor
8

Critique de Pain Is Beauty par denizor

Il est amusant de voir la promo de Chelsea Wolfe ramer pour définir la musique de la demoiselle : « drone-metal-art-folk » tel est le genre-valise utilisé pour catégoriser la musique de l’Américaine...

le 28 oct. 2013

12 j'aime

After My Death
denizor
7

Psyché adolescente et autopsie d'une société

Samaria ou Poetry, le cinéma sud-coréen est hanté par les suicidées adolescentes. Nouvelle pierre à cet édifice mortifère, voici After my death, premier film de Kim Ui-Seok. Glaçant. Kyung-min, une...

le 19 nov. 2018

11 j'aime