You Were a Dick
7.4
You Were a Dick

Album de Idaho (2011)

Un peu de chaleur ne nous ferait pas de mal en cette période d’été automnale, ne croyez-vous pas ? Mais attention, quand je dis chaleur, j’entends douceur chaleureuse aux émotions crépitantes, non pas cocktails colorés et sable chaud. Si cela vous va, alors bienvenue chez Idaho, groupe de L.A. mené par Jeff Martin. Chanteur et songwriter, c’est dans un univers slowcore qu’il nous embarque avec ses guitares à quatre cordes.


You Were a Dick ("I hope you don't take it personally" :p), sorti six ans après le dernier opus du groupe (The Lone Gunman), empreinte un chemin mélancolique bordé d’une certaine intimité. Une courte pensée au passé en début d’album donne le ton ("You Were a Dick"). S’ensuit une douceur exquise accentuée par les chœurs sensibles de Eleni Mandell dans "Weigh it Down" et le gracieux "Reminder" vêtu de quelques jolies notes au piano. Petit interlude instrumental avec "Impaler" avant une light et aérienne "Structure". Dans ce nid douillet et après les petits mots d’amour naïfs de "The Happiest Girl", c’est un son punkish revigorant que "The Space Between" déploie. Pour un petit moment seulement car retour au piano, "Someone to Relate to" n’attend pas pour nous remettre dans l’ambiance sadcore chère à Jeff. Entraînés plus tard par "Up the Hill", on en oublierait presque cette tendance au slow du groupe, amenée encore une fois avec délicatesse par les presque chuchotements de "A Million Reasons". Le jour arrive à sa fin et avec lui la complainte nostalgique de "The Setting Sun" laisse place à une triste "Flames" qui consume les petits cœurs sensibles dans leurs écrins de chair. "What Was That?" qu’il nous lance pour finir sur une petite touche d’espoir ? Let’s meet at the place of this mutual understanding Jeff.


Presque deux décennies après un premier album indie rock/slowcore, Year After Year (que je conseille d’ailleurs au passage), Idaho en orbite autour de Jeff Martin offre avec You Were a Dick une douce rêverie au fil de courts morceaux tout à fait charmants agrémentés d’une mélancolie touchante.

Lilange
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le 4 juil. 2016

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