Vous vous en doutez sûrement : « Look Back » n’est pas le premier one-shot de Tatsuki Fujimoto (ni le dernier puisque « Goodbye, Eri » est paru en avril dernier). Entre ses 17 et 21 ans (d’où le titre de l’ouvrage), le mangaka a réalisé divers récits courts dont quatre nous sont présentés dans ce recueil : « Deux poules au fond du jardin », « L’élève Sasaski a arrêté une balle », « L’amour est aveugle » et « Shikaku ».
Les récits s’étalent sur une trentaine/cinquantaine de pages et se terminent à chaque fois par un petit texte de l’auteur expliquant en deux-trois phrases comment ce récit en est venu à exister. Vous apprendrez aussi quelle est son histoire préférée du recueil… Et l’ouvrage se termine sur une postface, toujours de Tatsuki Fujimoto qui questionne l’utilité et l’intérêt de son travail lorsque les temps sont troublés. Une réflexion qui parcourt « Look Back » et dont on avait aussi pu avoir un aperçu lors de l’exposition Fujimoto et de la conférence qui lui avait été consacrée lors du dernier festival d’Angoulême.
Je ne vais pas résumer les quatre récits mais simplement évoquer ce qui a retenu mon attention. Il y a tout d’abord le trait de l’auteur : on le sait, le trait d’un artiste évolue avec le temps et Fujimoto ne fait pas exception. On voit aussi que sa manière de composer les planches est déjà impressionnante (notamment une certaine double-page de l’élève Sasaki) et que la narration visuelle brille par sa clarté. Les histoires proposées contiennent aussi ce petit grain loufoque qui fait sourire (notamment le troisième récit) même si des décalages sont créés entre le caractère absurde d’une situation et la violence ou le danger environnants (récit un et quatre). On note aussi la tendance à développer des récits qui pourraient être davantage condensés (notamment le dernier).
Ce que j’ai préféré ? L’environnement du premier récit m’a beaucoup plu, notamment du fait de tous les à-côtés qui ne sont qu’esquissés et qui laissent à notre imagination le soin de les développer. Mais l’interrogation qui traverse le second récit m’a bien accroché, car la réponse nous appartient. Et puis la dernière case mérite aussi examen pour savoir à quoi fait face et ce que s’apprête à faire Sasaki.
Si vous appréciez le travail de Tatsuki Fujimoto alors vous ne passerez pas à côté de cette anthologie. Si vous ne connaissez pas l’auteur je pense qu’il vaut mieux commencer par ses récits longs (Fire Punch !).
Rendez-vous le mois prochain pour la seconde partie de l’anthologie avec le recueil 22-26 qui contiendra lui aussi quatre récits où il sera question, entre autres, d’amour, de peinture de tragique et d’une sirène.