Après les Gardiens de la Galaxie et Spider-Man, je me décide à me lancer dans une troisième salve d’Intégrales avec celles des X-Men. N’ayant pas encore réussi à mettre la main sur tous les tomes de 1963 à 1974, je décide de commencer avec le tome 1975/1976. Période charnière pour les mutants avec l’arrivée du « papa » des X-Men moderne, Chris Claremont ! Avec son arrivée, une nouvelle ère commence pour les mutants !
Le professeur Charles Xavier poursuit un rêve. Voir enfin les hommes et les mutants vivre ensemble dans la paix et l’harmonie. Un rêve que certains ne veulent en aucun cas voir devenir réalité. Pour mener à bien son œuvre, il réunit une équipe de héros tous dotés d’un gène X qui fait d’eux des êtres supérieurs, les X-Men. Mais aussi noble que soit leur cause, le jour de la victoire est encore loin…
Cet ouvrage réunit toute la production parue aux États-Unis en 1975/1976 et consacrée aux X-Men, à savoir les épisodes #94 à 102 de la série Uncanny X-Men, plus le premier Giant Size X-Men. C’est l’occasion pour Wolverine et Cyclope d’accueillir de nouveaux coéquipiers dans des aventures immortalisées par Chris Claremont et Dave Cockrum.
Giant Size X-Men premier du nom est un comics culte et essentiel pour les mutants. Il fait date, car il permet l’arrivée d’une seconde salve de personnages, qui vont perdurer à travers les décennies et devenir des piliers de la licence mutante. C’est ainsi que l’on retrouve le Professeur Xavier traverser l’Allemagne (Diablo), le Canada (Wolverine), le Japon (Sunfire), le Kenya (Tornade), Nashville (le Hurleur), la Russie (Colossus) et même une réserve indienne (Thunderbird) !
Des personnages cultes !
Le Professeur X doit bâtir une nouvelle équipe de X-Men autour de Cyclope afin de sauver l’équipe originelle. En effet, Cyclope est le seul a être parvenu à s’échapper de leur dernière mission sur une île vivante et agressive. Il y a des missions plus simples pour les nouveaux X-Men que de devoir se retrouver face à Krakoa !
Lein Wein redonne un véritable regain d’intérêt et d’attractivité aux X-Men avec ce Giant Size X-Men. En charge maintenant, à Chris Claremont de continuer sur cette lancée. Il va alors tout faire pour nous proposer des intrigues de qualités, tout en prenant soin de nous mieux nous présenter tous ces nouveaux personnages.
Pour se faire, cette relance va se faire sans les X-Men d’origine, à l’exception de Cyclope. Angel, Iceberg, le Fauve et Jean ne sont plus des enfants et décident de couper le cordon en quittant l’école. La nouvelle équipe va donc avoir les coudées franches, mais va devoir rapidement faire ses preuves.
A l’inverse des premiers épisodes de Stan Lee, où les premiers X-Men n’étaient que des enfants, des ados découvrant leurs pouvoirs, les nouveaux X-Men, dirigés par Claremont sont des adultes ayant déjà l’habitude de leurs pouvoirs. On passe de cinq personnages américains blancs à une équipe d’une grande richesse culturelle. On assiste ici à la naissance de ce que sont les mutants, les X-Men, le porte-parole des minorités rejetées et prônant la tolérance.
Mais avant tout de chose, les X-Men doivent apprendre à travailler en équipe. Pas facile quand on a déjà autant d’expérience et surtout l’habitude d’agir en solo. N’est ce pas Wolverine ? D’autant que l’équipe n’est composée que de très fortes personnalités. Cyclope a toutes les peines du monde à ne pas être, perpétuellement, remis en cause. N’est ce pas Wolverine ?
Ce dernier, et Thunderbird, sont des personnages perturbateur mais également dangereux. La violence ne les gêne pas, bien au contraire, et tuer ne semble pas être un problème. Là aussi, on sent la cassure d’avec les X-Men des origines. Et les premiers événements, surtout autour de Thunderbird, montre à quel point les choses ne fonctionneront plus du tout de la même façon à partir de 1975 pour les mutants. Chris Claremont n’hésitant pas à brusquer ses personnages et les lecteurs.
Chris Claremont marque très vite de son empreinte les mutants donc. Des intrigues marquantes, des actes forts, un travail en profondeur sur ses personnages et il s’amuse à placer ses pions longtemps en avance au fil des ses histoires pour nous préparer à ses aventures suivantes. Personnellement, c’est son travail sur les personnages qui m’a le plus marqué tout au long du fantastique run du scénariste. J’ai toujours adoré sa capacité de nous proposer des personnages incroyablement puissant, mais avec des fragilités importantes. Que ce soit un « défaut », une peur, un passé douloureux, mais il y a toujours moyens de les faire tomber et ils ont en même temps l’incroyable capacité d’utiliser ces fragilités comme moteur.
Graphiquement, Dave Cockrum est au-dessus de toutes éventuelles remarques négatives. C’est juste magnifique !
Bref, nous assistons là à la naissance des X-Men modernes avec l’arrivée de personnages emblématiques comme Wolverine, Diablo, Colossus ou encore Tornade. Des personnages qui ont su, d’entrée, marquer les lecteurs et devenirs incontournables. Des premières cultes et passionnantes. Des premiers combats marquants et percutants. Et déjà, déjà, Chris Claremont place ses pièces avec les prémices d’un terrible oiseau de feu cosmique...