Le Rite
Friand de Science-Fiction depuis ma plus tendre enfance, j'ai découvert ce film adolescent, sachant qu'il s'agissait d'un classique, sans en savoir plus sur le contenu ni sur le réalisateur. Le...
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le 23 juil. 2016
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L'intégrale précédente était un pas de côté par rapport à la continuité globale puisque l'on y voyait les X-Men dans des aventures sur Asgard. On pourra retenir le retour de Cyclope venu prêter main forte à notre équipe de mutants et Rachel déployer son pouvoir de Phénix. Retour ici dans un contexte plus urbain, avec les épisodes Uncanny X-Men 201 à 208 toujours par Claremont et Romita Jr (sauf 3 épisodes), puis 5 épisodes bonus également écrits par Claremont, à l’intérêt discutable dont je parlerais plus tard.
Le premier épisode va remettre un peu d'ordre dans l'équipe: l'intérim de Diablo comme leader n'ayant pas été particulièrement probant, les retours de Tornade et Cyclope vont aboutir à un duel pour savoir qui des deux prendra les rênes de l'équipe. Tornade est en effet revenue malgré la perte de ses pouvoirs car elle sait que son rôle est de défendre ses semblables, et Cyclope est partagé entre son rôle de mari et père de famille, et son statut de X-Man, un combat qui est le sens de sa vie. Perdu, sans le soutien de Xavier resté dans l'espace, Scott ne sera pas à la hauteur dans ce duel et même montré comme lâche vis à vis de Madelyne qu'il a abandonné à son sort, alors sur le point d'accoucher, pour rejoindre l'équipe.
Claremont se permet donc d'écorner l'image de ce personnage emblématique, et met le doigt sur la difficile conciliation entre épanouissement personnel et engagement pour la cause mutante. Une défaite qui le poussera à quitter les X-Men pour se consacrer à sa vie de couple, mais cette fêlure sera, entre autres, le terreau de la future formation de Facteur-X. Rick Léonardi est au dessin, proposant un découpage clair et efficace, s'appuyant sur un très bon dynamisme des poses et un certain soin apporté aux décors, assurant un intérim de qualité pour un épisode au global plutôt mémorable.
Les deux épisodes suivants sont consacrés au combat de Rachel, maintenant investie des pouvoirs du Phénix, contre le Beyonder, cette menace ultime à l'origine des Guerres Secrètes. L'occasion pour Claremont de creuser encore les tourments psychologiques et moraux de nos mutants, et principalement de Rachel. Évadée d'un futur cauchemardesque, traumatisée par les crimes contre les mutants qu'elle a commis sous emprise, déchirée par la perte de tous ses proches, Rachel n'a jusque là pas réussi à véritablement s'intégrer dans le groupe à cause de son manque d'ouverture aux autres, de la peur du jugement, et de l'attitude de ses coéquipiers, par toujours tendres avec elle car eux aussi sujets à certains tourments, notamment Tornade et Malicia. Cette fissure sera exploitée dans un premier temps alors qu'elle se sert de l'énergie de ses camarades à leurs dépends afin d'affronter le Beyonder, atteignant alors les limites de son pouvoir cosmique ainsi que ses barrières morales, puisque sur le point de mettre fin à ce Dieu vivant. Cet échange entre elle et lui le fera mûrir en prenant conscience de la complexité de l'existence, si insignifiante soit-elle. Un questionnement sur le droit de vie et de mort auquel Rachel sera encore confrontée un peu plus tard dans cet album.
Nous avons droit ensuite à deux épisodes en marge de l'histoire du groupe puisque le premier est consacré à Diablo, toujours en crise à cause du Beyonder qui a remis en questions ses croyances, mettant en doute sa légitimité en tant que héros, dans une aventure sans grand intérêt où il viendra au secours d'une demoiselle en détresse aux prises avec Arcade. Le travail de June Brigman au dessin n'est pas sensationnel, et on aura tôt fait d'oublier ce chapitre. Le suivant met en scène Wolverine luttant contre Lady Deahstrike, une ennemie intime, dessiné ici par le toujours solide Barry Windsor-Smith. Si cet épisode est plutôt correct, il arrive pour ainsi dire comme un cheveu sur la soupe. On ne sait ni comment ni pourquoi Logan se retrouve dans cette situation puisque nous prenons le train en marche, sans comprendre les tenants et aboutissants de cette confrontation. Une demi satisfaction, donc, car ce manque de continuité nuit un peu au plaisir de lecture.
Les 3 épisodes suivants reprennent le fil de l'histoire: le premier avec une confrontation contre la Freedom Force (groupe apparu dans l'intégrale précédente ayant pour but d'arrêter les mutants) sans grande conséquences, si ce n'est de mettre en valeur que le manque de leadership (Tornade n'ayant que peu d'influence sur le combat) les conduira à une cuisante défaite, et que la politique anti-mutants devient concrète.
Puis les 2 suivants vont à nouveau se concentrer sur la détresse de Rachel en l'explorant ici jusqu'à son paroxysme puisqu'elle décidera de se débarrasser de Séléné, devenue la Reine Noire du Club des Damnés, afin de l'empêcher de faire de nouvelles victimes. Rachel est clairement une écorchée vive, pétrie de culpabilité à la fois pour ses actes passés et pour avoir survécu à un monde qu'elle ne peut plus sauver. Cette frustration est alors alimentée par ce pouvoir qu'elle possède à présent, la poussant à se venger et mettre fin aux agissements de Séléné. Une transgression éthique qui poussera Logan à l'en dissuader de manière, disons, incisive.
Rachel est à présent en fuite, recherchée par les X-Men aidés des Morlocks et pourchassée par le club des Damnés. Tout ce beau monde se retrouve pour un combat qui s'annonce compliqué, quand arrive de nulle part Nemrod, la sentinelle du futur. Ici prennent fin les épisodes d'Uncanny X-Men dans cette intégrale, sur ce cliffhanger excitant: les mutants laisseront-t-ils des plumes dans ce combat qui s'annonce dantesque ? Quel sera l'avenir de Rachel ? Pourra-t-il s'inscrire dans l'histoire des X-Men alors qu'elle semble avoir perdu pied ? L'équipe, mise à rude épreuve ces derniers temps, arrivera-t-elle à rester soudée ?
Mais continuons avec le matériau additionnel à savoir 4 épisodes de Marvel Fanfare datant de 1982, par Michael Golden, Dave Cockrum et Paul Smith, et enfin le huitième Annual datant de 1984 avec Steve Leialoha aux crayons. Des artistes mineurs ou pas au meilleur de leur forme pour des récits sans grande saveur, qui datent de 2 à 4 ans par rapport à l'année de cette intégrale! Quel intérêt? Je ne comprends pas leur présence ici, il eut sans doute été préférable de compléter cet album par des épisodes de la série régulière. Un contenu additionnel qui questionne sur la logique éditoriale, et renforce encore mes réticences par rapport à ce genre d'épisodes complémentaires. Sauf lien véritable avec l'histoire principale, je me demande s'il ne serait pas plus judicieux de créer des albums exclusivement avec ce contenu additionnel pour les complétistes, et se concentrer sur la série principale dans les intégrales afin d'avoir un contenu plus cohérent et de qualité.
En conclusion, sur les 13 épisodes qui composent ce premier volume de l'intégrale 1986, seulement 6 se concentrent sur la trame principale, puisque nous avons 5 épisodes spéciaux sans grand intérêt et 2 stand alone (l'un sur Diablo, l'autre sur Wolverine) pas nécessairement de grande qualité. Claremont y développe essentiellement le personnage de Rachel qui se taille la part du lion dans la dramaturgie globale de cet album, entre personnalité fragile et immense pouvoir. C'est curieusement une Summers qui focalise l'attention après l'éviction de Cyclope. Tous ces tourments prennent place au milieu de beaucoup de scènes d'action avec notamment des antagonistes tels que le Beyonder, la Freedom Force, ainsi que Séléné et le club des damnés, le tout servi par un Romita en pleine forme qui nous régale sur les 5 épisodes qu'il illustre.
Le cœur de ce début d'année 1986 est donc plutôt solide, mais on peut regretter un certain remplissage inutile qui amoindrit notablement l'intérêt et la qualité globale de cette intégrale.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Mes Critiques des Intégrales X-Men et X-Men L'Intégrale & Séries Spin-off : La Chronologie
Créée
le 24 sept. 2022
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