Je suis représentant en règles pour polytechnicien à roulettes
Il aura fallu attendre le huitième tome des aventures de Philémon pour le voir enfin prendre des décisions par lui même, réfléchir, agir comme un grand. Alors que durant ses aventures précédentes, il ne faisait que suivre son instinct, assouvir sa curiosité, et se laisser balloter d'un bout à l'autre des lettres du A, voilà que dans cette aventure, il se débrouille par lui même pour rejoindre le second T, afin de porter secours à son Oncle Félicien. Les rôles sont définitivement inversés ! Philémon en devient paradoxalement un poil moins attachant car moins délicieusement paumé, mais je pinaille, il reste définitivement mon héros de bande dessinée préféré (avec Gaston Lagaffe et Corto Maltese).
Avec notre puisatier favori dans le sillage, le voilà parti à la recherche de son oncle sur le second T, lettre terrible où la morosité est obligatoire sur tout le territoire... Mais qu'en est-il d'en dessous alors ?
Dans cette aventure, Fred s'amuse avec des collages de latitudes et longitudes incarnant un brouillard intriguant, renverse le sens de lecture des pages en cercle ou en miroir, nous offre une planche d'une grande poésie absurde de son cru : la nuit, immense rouleau de toile, se rembobine grâce à l'action des "leveurs de nuit"... Ce type est définitivement un génie.
Les gags tendres et naïfs s'enchainent pour notre plus grand plaisir... Le monde des rêves dessinés de Fred est définitivement l'un des plus beaux exemple de la richesse de l'imagination humaine.