Une déception... Pas géante, mais pas loin.

J'adore André le Géant.

Je l'aime fort fort.

Comme la plupart des gens de ma génération ayant grandi en France, je l'ai surtout découvert via Princess Bride où il jouait Fezzik, avec sa grosse voix et ses mains énormes. Et la grosse sympathie que son côté monstrueux entrainait.

Du coup, j'ai un peu cherché des choses sur lui. Un homme malade, mort très jeune, victime de sa particularité : un développement éternel qui à terme lui rendait chaque mouvement hyper douloureux. Mais auparavant il a eu une très belle, très importante carrière de Catcheur, un sport que j'ai découvert via la Lucha Libre, qui tient plus du spectacle que de la compétition réelle, sans que cela n'entâche en rien sa valeur à mes yeux.

Je ne suis pas un expert de Catch et je dois avouer que le catch US, plus particulièrement, ne me séduits pas forcément, avec son déluge de mauvais gout et d'atlethe luisant surjouant la colère... Je préfère nettement La Lucha Libre mexicaine, qui me parait plus authentique, avec ses masques bariolés et ses catcheurs à moustaches. Mais je n'y connais pas grand chose. Et j'aime quand on me parle d'un truc que je ne connais pas.

J'apprécie particulièrement les productions de la Pastèque, maison d'édition canadienne qui produit de belles choses.

Bref, là, la conjonction semblait parfaite : André le géant + Le monde du catch + La Pastèque.

Bien sûr le dessin n'est pas trop trop ma came, cet espèce de style un peu aride, de ligne claire UD "à la Seth"... bon déjà que j'aime pas Seth... Mais qu'importe, si c'est bien raconté.

Le livre commence avec un avant-propos de l'auteur passionnant qui parle du malentendu ou plutôt du sous entendu du catch : c'est un spectacle, ce n'est pas vrai. C'est LA bizness ( oui LA, je sais pas, c'est du canadien, moi je leur fais confiance). Et André était complètement dans LA Bizness.

Alors alors, je me lance dans le livre... Et là.

Ben rien là.

Un enchainé de séquence ou André se bat, boit, prend l'avion, boit, se bat, prend l'avion, chope une meuf d'un soir. Boit, prend l'avion. Organise un peu son come back, boit. Prend l'avion. A mal au dos. Opération. Boit. Dispute. Avion. Boisson. Combat. Boisson. Avion. Ranch.

Boisson. Combat. Ranch.

Princess Bride... il y avait là de quoi faire une belle histoire. Mais non. On voit juste un des acteurs qui explique qu'il aime bien serrer la main d'André parce qu'elle est très grosse.

Passionnant, dude.

Et sur le monde du catch ? Ben... pas grand chose, à part du convenu. C'est organisé. On s'en doutait. Y a pas que des amis... Bon...

Un chouette témoignage d'Hulk Hogan en ouverture va nous dire tout ce que le livre va répéter à longueur de pages : André était particulier, il était seul du fait de sa particularité, il faisait le buziness. Ceux qui l'aiment pas c'est qu'ils ont pas compris qu'il était seul.

Bon... Ben voilà.

Bref, un gros gros GROS gâchis d'un sujet avec un potentiel immense pour un livre pas passionnant.

Je suis la déception.