Ce tome contient une histoire complète et indépendante qui peut être lue sans connaître la continuité des 2 personnages. Elle a été réalisée par John Byrne (scénario, dessins et encrage) et Patricia Mulvihill (mise en couleurs), et est parue initialement en 1996.


L'histoire commence en janvier 1945 à Gotham. La police est en train de pourchasser le Joker qui conduit sa Joker-mobile (une voiture carrossée à son effigie). Il les sème en épandant de l'huile sur la chaussée. Mais à ses trousses, il y a également Batman & Robin (à bord de la Bat-mobile bien sûr) et leur véhicule dispose de 2 brosses métalliques rotatives rétractables à l'avant qui balayent l'huile et rétablit l'adhérence. La poursuite s'achève sur l'un des quais en cul-de-sac de Gotham où Joker actionne son siège éjectable, s'échappant, alors que sa Joker-mobile explose sous le nez du duo dynamique. Pendant ce temps là, sur l'un des champs de bataille européens de la seconde guerre mondiale, Captain America et Bucky aident le sergent Rock et la compagnie Easy à arrêter une gigantesque machine de guerre nazie. Juste après, on remet à Captain America un ordre militaire lui intimant de revenir aux États-Unis pour assurer la protection d'un programme top secret : le Projet Gotham (une variation sur le Projet Manhattan). Les 2 duos de superhéros vont se retrouver à coopérer (et à intervertir leurs jeunes assistants) pour sauver Washington de la destruction.


En 1996, les 2 éditeurs Marvel et DC Comics coopèrent pleinement pour toute une série d'histoires où leurs personnages se rencontrent, et même une minisérie dévolue à des affrontements entre superhéros des 2 bords : DC Versus Marvel : access (1996), suivi de "All access" en 1997, accompagné de nouveaux superhéros en combinant 2, l'un de Marvel, l'autre de DC (Amalgam age et suivants). C'est ainsi que John Byrne peut réaliser un premier crossover entre Galactus & Darkseid (The hunger), puis un deuxième entre Batman et Captain America.


La scène d'ouverture permet de comprendre que Byrne a choisi de mettre en scène un Batman correspondant à un croisement entre sa version des années 1940, et celle des années 1960 influencée par la série télévisée. Ce choix inscrit cette aventure dans un registre bon enfant, détendu, à destination d'un lectorat assez jeune, ou à la rigueur tout public. Pas de violence exacerbée, pas de sadisme, pas d'intrigue trop complexe, et des méchants vraiment méchants. Dans un premier temps, il présente Batman & Robin contre le Joker, dans un deuxième Captain America contre une grosse machine de guerre qui ne laisse pas de place au doute quant à l'identité du méchant tiré de sa série. Ainsi les lecteurs de Marvel ou de DC peuvent découvrir l'autre personnage s'il ne le connaisse pas.


Byrne raconte une histoire premier degré, en imaginant un vol de la première bombe atomique sur le sol américain. Afin d'être sûr d'être bien compris par tout le monde, il l'a appelé "Fat Boy" (une contraction de Fat Man & Little Boy). Les scènes alternent entre hauts faits des superhéros (dont 2 séquences de voltige aérienne) et travail de déduction de Batman ou Captain America. L'ambiance est vraiment bon enfant, dans la mesure où Robin et Bucky se vannent gentiment pour décrocher le titre de meilleur assistant. Batman et Captain America entrent vite dans une phase d'entraide en les regardant d'un oeil bienveillant. Byrne reprend les caractéristiques les infantiles de la série Batman : une belle Bat-mobile, une Bat-moto, un Bat-avion, la Joker-Mobile, tout ça estampillé du logo de la chauve-souris, ou du Joker pour le dernier. Il insère également un cliché daté de Batman dans un piège diabolique (ligoté par le méchant, à coté d'une bombe) s'en sortant miraculeusement (l'explication est donnée dans un dialogue qui vaut son pesant de cacahuètes). Même les compositions de page sont faciles d'accès : de 3 à 5 cases par page en moyenne. Malgré tout, l'histoire n'est pas décompressée ou étirée puisqu'elle doit tenir en 64 pages. Il privilégie le grand spectacle dans ses dessins et la présence iconique des superhéros. Il ne les rend pas imposants ou menaçants, Batman et Captain America échangeant même plusieurs sourires au cours de l'aventure. En fait l'élément le plus élaboré doit être quand le criminel appelle Batman par le sobriquet de "Fledermaus".


Comme le lecteur est en droit de le supposer, tout est bien qui finit bien, et Byrne rajoute même un épilogue de 2 pages jouant sur la continuité de Captain America (suggéré par Roger Stern). Le principe de cet épilogue lui inspirera le point de départ de 2 miniséries consacrées à Batman & Superman : Generations.


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PLUS DE CROSSOVERS MARVEL / DC


DC/Marvel crossover classics 1 : Superman vs. Amazing Spider-Man (1976), Hulk / Batman (DC Special Series 27, 1981), Spider-Man / Superman (Marvel Treasury Edition, 1981), Uncanny X-Men and The New Teen Titans (1982)


DC/Marvel crossover classics 2 : Batman/Punisher: Lake of Fire (1994), Punisher/Batman: Deadly Knights (1994), Batman/Captain America (1996), Silver Surfer/Superman (1996)


DC/Marvel crossover classics 3 : Spider-Man and Batman (1995), Spider-Man/Gen13 (1996), Team X/Team 7 (1996), (Daredevil/Batman (1997), Generation X/Gen13 (1998), Incredible Hulk vs Superman (1999)


DC/Marvel crossover classics 4 : Darkseid vs. Galactus: The Hunger (1995), Green Lantern/Silver Surfer: Unholy Alliances (1995), Batman/Spider-Man (1997), Superman/Fantastic Four (1999)


Sans oublier l'orgie de personnages que constitue JLA/Avengers (2003) de Kurt Busiek et George Perez.

Presence
7
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le 21 avr. 2020

Critique lue 62 fois

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