C’est une BD très originale, qui parle de tolérance et qui évoque des sujets graves : les relations familiales et les non-dits, l’exclusion sociale, le racisme, les génocides, etc. Le dessin est étonnant : il représente des faits improbables (des poulets doués de raison) dans un style réaliste. Les personnages et les décors sont très soignés et détaillés et évoquent Jiro Taniguchi.
Pardonnez mon côté terre-à-terre (voire basse-cour) mais j’ai buté dès le début et jusqu’à la fin sur une question qui n’est pas éclaircie : comment peut-il y avoir une attirance physique voire des relations intimes entre les humains et les gallinacés ? En effet, la sœur de Jake (une poulette) va se marier à un humain… De plus, Jake (le coq – personnage principal) fantasme au début du récit sur des photos érotiques de la très humaine Anna Rosie… Il s’agit là sans doute d’une analogie avec les unions interethniques, sujet très pertinent, mais je trouve que cela déstabilise la logique de ce roman graphique.