En guise d'introduction, le sujet est captivant et c'est faire oeuvre utile que de lire la BD Kobane Calling.
Mais le traitement pourra déplaire autant qu'il m'a déplu.
Pour finir l'introduction, je citerai les BDs de type reportage qui sont pour moi les références :
- le photographe : https://www.senscritique.com/bd/Le_Photographe_integrale/382205
- Gaza 1956 : https://www.senscritique.com/bd/Gaza_1956_En_marge_de_l_Histoire/1301615
- Kent state (dans un style un peu différent) : https://www.senscritique.com/bd/Kent_State_quatre_morts_dans_l_Ohio/critique/240438261.
Ces ouvrages sont aussi bien documentés, traités avec des points de vue qui ne négocient rien. Mais elles ont l'intelligence de la sobriété. Ce que Kobane calling ne démontre globalement pas.
En synthèse, j'ai aimé
- les dessins mi réalistes, mi naïfs, en noir et blanc, qui vont souvent à l'essentiel.
- un boulot colossal pour exprimer une expérience courageuse et la documenter avec une mine d'informations.
- une alternance entre instants descriptifs et immersions dans les sentiments des combattants ou habitants. Quelques séquences m'accompagneront durablement : des photos ou un film n'auraient pas été plus convaincants.
Ce qui m'a dérouté
- l'alliage entre reportage réaliste et blagues lourdingues, que ce soit en mode "private joke", "je dessine un lapinou à la place de papa maman" ou des gags répétitifs qui n'apportent rien au récit. Voire pire : ce mélange détonnant pourra pousser à abréger la lecture.
C'est le parti pris d'artiste punk qu'est Zerocalcare. Soit... mais c'est surtout un triste gâchis qui perdra des lecteurs en cours de route.