Le Havre de la Lumière, le voilà ! C'est lui qui est au coeur de ce deuxième tome un peu étrange, dont l'intrigue est presque sacrifiée au profit des dessins. Car il se passe assez peu de choses, hormis l'acquisition du grimoire. Alors c'est l'occasion de développer un peu les personnages, et beaucoup l'univers.
L'univers d'abord : ici, c'est le Havre, la capitale de la Lumière. On le visite sous deux angles : tout d'abord par les bas-fonds et les gargotes, avec ses aubergistes retors, ses prêtres dévergondés, et sa dose de sexe (Arleston oblige). Ensuite, par les pierres majestueuses, les palais d'or, et les bibliothèques camphrées.
Les ficelles du scénario sont un peu grosses : Ghörg zigouille tout le monde, et le saut depuis les toits est franchement improbable. Mais peu importe, parce que les dessins de Pellet compensent tout. Il y a un véritable travail pour faire vivre ce cœur de l'empire, ce centre du pouvoir et des traditions : le clergé dévoyé n'est pas une idée très neuve en fantasy, mais l'ambiance est incontestablement réussie.
Et enfin, un dénouement dans les carrières magiques, avec un quatrième personnage, qui promet le meilleur pour la suite.