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Rololoh…
Alors là, non…


Même si ce n’est pas première fois que je me plains d’un certain manque d’originalité et de profondeur dans ces « Aventures de l’Inspecteur Canardo », jusqu’à présent je lui reconnaissais malgré tout une certaine habilité technique, au moins dans sa manière de ficeler ses intrigues.
Mais là, je trouve qu’il n’y a pas grand-chose qui marche.


Cette escapade américaine aurait pu être une bonne idée si elle avait su aller au-delà du simple empilement de clichés, aussi bien au niveau scénaristique que dans la manière de cheminer dans cette factice « Crowtown ».
Tout sonne superficiel, jusqu’à cet anglais qui semble lutter pour dépasser le niveau 3e.


Ce qu’on nous montre des lieux et des gens parait davantage s’inspirer de l’Amérique des séries télés plutôt que de l’Amérique véritable.
D’ailleurs, le désabusement si caractéristique de la saga est clairement passé à la trappe dans cette histoire.
Ne reste donc plus pour agrémenter la lecture qu’une banale intrigue digne d’un thriller de seconde zone.


Le pire, c’est que Sokal semble s’en rendre compte et s’efforce de tourner tout cela en dérision sur le dernier tiers.
La manière d’amener les indices est assez ridicule, sans subtilité ni réelle intelligence, quant au dénouement par le procès, on se retrouve avec un manque de sérieux que je trouve assez lamentable.


Alors OK : peut-être que mon problème c’est que je ne sais pas prendre cet album comme une vaste farce. Peut-être.
Mais d’un autre côté, moi je considère qu’une farce fonctionne quand elle tourne en dérision quelque-chose qui a l’air sérieux et structuré.
C’est le décalage qui créé la drôlerie.
Là, il n’y a pas vraiment de structure et de sérieux.
Rien n’est vraiment crédible. Tout est surfait.
Du coup, dès que l’écriture s’efforce d’instaurer un décalage ; le décalage ne se produit pas car au fond il n’y a rien à prendre en contrepied.


Au final, cet album fut pour moi une sorte de flop prenant la forme d’un twist grossier.
Comme quoi, à trop vouloir sur reposer sur les codes usuels d’un genre, on finit par faute de créativité à tomber dans une forme de caricature qui dessert totalement l’immersion du lecteur.
Un triste dérapage selon moi…

Créée

le 14 sept. 2018

Critique lue 126 fois

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