Dure tâche de succéder à Franquin, déjà considéré comme un maître à l’époque. Si Fournier peut s’appuyer sur son soutien, notamment grâce au Marsupilami qui fait sa dernière apparition dans la série jusqu'à 2014, il n’en reste pas moins que les débuts sont difficiles. Dès l’ouverture, le comte de Champignac annonce à des millions de téléspectateurs qu’il a trouvé la formule de Nicolas Flamel pour faire de l’or. Ce qui est parfaitement stupide, à moins de vouloir attirer à soi tous les truands de la planète. Ce qui, bien sûr, ne manque pas d’arriver. Et c’est Zantafio qui fait son retour pour l’occasion. Zorglub est toujours là également (sans doute pour accentuer une continuité - cependant inutile - avec Panade et Franquin) et il s’agit pour nos héros de délivrer le comte qui a été enlevé par l’infâme cousin de Fantasio.
L’histoire est donc franchement banale. Et ce n’est pas tellement plus réjouissant pour ce qui est du dessin. Champignac, Zorglub et - pire ! - Spirou sont particulièrement laids et franchement, il y a du boulot. Mais si Fournier a vraiment beaucoup de mal à dessiner les personnages principaux (excepté Fantasio, qui d’ailleurs est toujours celui que les différents dessinateurs réussiront sans trop de problème à reproduire fidèlement), il est en revanche doué pour les décors et ses personnages secondaires tiennent la route (contrairement à ceux de Yoann actuellement).
Cet album moyen est complété par un court récit de noël ("Un Noël clandestin") paru à l’occasion en 1969 et "Le Champignon nippon" (1970) qui marque le début d’un cycle d’aventures qui vont permettre au jeune Breton de s’approprier les personnages, sans toutefois convaincre pour autant.