De retour d'Afrique, Jean-Claude Fournier s'attaque à un épisode africain délaissant les intrigues autour du Triangle et donnant à son histoire un aspect volontairement fantastique à coups d'artefacts magiques et de mystères exotiques. Le tout est peut-être un peu trop surchargé et se précipite un peu pour dire tout ce qu'il a à dire, ce qui fait que l'album est par moments étonnamment verbeux.
C'est surtout lorsque ses héros arrivent au Sénégal que Fournier s'éclate à travers son dessin et son jeu permanent avec la couleur et la lumière en s'inspirant de son récent voyage: la faune est saisissante de vie, la flore est luxuriante, Fournier se laissant passionner par cette fibre écologiste qu'il a chevillée au corps, et les habitants du Nikolo Koba sont bougrement sympathiques.
Encore un album sympathique de la part de Jean-Claude Fournier qui prend de plus en plus ses aises, et qui, après avoir accepté son héritage tout en le mariant à son propre univers dans l'album précédent, se donne l'autorisation d'aller barouder au fil de son crayon pour voir où ça le mène.