En lisant Le Gri-gri du Niokolo-Koba, on ne peut que se dire que Bizu manque énormément à Fournier.
En effet, quand toute l'histoire tourne autour d'un diamant faisant disparaître les gens et un Gri-gri en guise de McGuffin, difficile de se dire qu'on est en train de lire du Spirou et Fantasio.
De plus, en dehors du fait que la magie fasse un peu tâche dans l'univers des deux héros journalistes, Le Gri-gri du Niokolo-Koba peut être très gênant avec ses stéréotypes racistes; voir un sénégalais être toujours terrifié à l'idée de se faire frapper est censé être drôle, une tribu 'autochtone' prête à faire une guerre sur une simple suspicion...
Néanmoins, contrairement à d'autres oeuvres de la littérature illustrée où les 'non-occidentaux' ne savent pas parler français correctement, les sénégalais de Le Gri-gri du Niokolo-Koba savent parler français correctement. De plus, le féticheur Mansa Moussa est intelligent, sympathise avec nos héros et est également un personnage appréciable aidant les protagonistes au cours du récit.
De plus, dans cet album, les méchants sont trois hommes blancs qui, à la fin de l'histoire ont la punition qu'ils méritent.
En dehors des nouveaux personnages, l'album a également eu la bonne idée de faire revenir Ororéa, personnage féminin sympathique rencontré dans Tora Torapa.
En ce qui concerne l'histoire elle-même, si elle ne correspond pas trop à l'ambiance Spirou et Fantasio car trop magique (littéralement cette fois. Pas comme dans Le Faiseur d'or qui faisait du substitut de magie à travers de la soi-disant science), elle a un fil rouge plutôt bien mené et sait s'apprécier durant la lecture.
Bref, ça vaut le coup d'oeil si vous appréciez les histoires bien écrites et pardonnez à un Fournier ayant cru écrire/dessiner du Bizu alors qu'il étant censé écrire/dessiner du Spirou et Fantasio.