Le Matin du monde est globalement un bon album.
Problème?
SA PREMISSE EST PRODIGIEUSEMENT IDIOTE!
Comment Monya a pu passer de fille intelligente à égoïste complètement stupide? Elle qui connaissait les dangers des paradoxes temporels dans La Spirale du temps se dit.
"Hey! Et si je voyageais dans le temps en Indonésie pour aller voler une statuette sacrée juste pour faire c*ier?"
https://www.youtube.com/watch?v=g-bVEc8oZvk
Résultat, alors qu'on se retrouve avec un voyage dans le temps intéressant à la découverte d'une nouvelle culture sur laquelle Leloup a pris la peine de se renseigner sur le folklore indonésien pour paraître authentique, un Pol étant un bon comic-relief et un méchant potentiel qui avait l'air menaçant, le tout est gâché par l'élément déclencheur de l'intrigue empêchant le plaisir de la lecture.
Pourtant, en soi, l'album n'est pas mauvais: joli et contemplatif avec Yoko et un groupe de personnages secondaires rencontrés dans les albums précédents appréciables au point qu'on est dans un univers cohérent. Chose renforcée par le lien fait avec une fresque aperçue dans La Spirale du temps qu'on revoit dans cet album.
Mais, en dehors de la prémisse, l'album perd en intérêt au fil de la lecture: personnages ayant leurs utilités au début de l'histoire se transformant en figurants (surtout Vic), péripéties de fins tarabiscotées, un album beaucoup trop long pour une simple intrigue de sauvetage...Cet album tente plus de nous en mettre visuellement plein la vue que de raconter une vraie histoire.
De plus, dans l'album précédent, on nous montrait une "Yoko maman", dans celui-ci, on nous montre une demoiselle en détresse le personnage à sauver étant une danseuse.
Il semblerait que Leloup tombe dans les travers misogynes qu'il condamnait au début des aventures de Yoko Tsuno puisque même si les personnages sont des sauveuses et que ce sont toujours les hommes qui restent de côté à garder les enfants en attendant que les femmes aient fait le boulot, le fait que ce ne soit plus des hommes que les femmes sauvent montre que le niveau de qualité baisse et que la transmission de messages est aux abonnés absents.
Pourtant, l'esprit d'aventure est toujours, la tension monte au fil que les pages avancent puisqu'on ne sait pas si les idées des personnages vont leur être avantageuses ou se retourner contre eux.
Sans compter le fait que les courses poursuites dans les airs avec des ennemis volants peu commodes et la nature chaotique risquant de tuer nos personnages ajoutent du danger.
Bref, un album bancal qui aurait pu être meilleur mais n'étant pas catastrophique non plus.