Chef d'œuvre.
Je n'ai pas peur des mots.
De jeunesse, parce que Trondheim a 26 ans quand il signe son tout premier ( ou second ?) livre, avec ce fascicule minimaliste qui prouve que, quand le texte est brillant, il n'est nul besoin d'un dessin éblouissant.
En l’occurrence, on est là dans une construction qui ne joue quasiment que sur trois cases, avec un seul protagoniste toujours le même qui ouvre et ferme la bouche pour répondre au question de l'analyste.
En quelques histoires, l'auteur traite quelques incontournables de la technique psychanalytique : l'association de mot, le test de Rorschach, le souvenir d'enfance, les traumatismes et autres obsession sexuelle.
Tout se passe en quelque mots, dans une économie et une efficacité qui déclenche le rire immédiatement, avec des situations incongrues filées jusqu'au bout.
Le patient ira ainsi décrire pendant plusieurs pages d'affilées une scène ultra détaillée qu'il semble apercevoir dans la tâche du test de Rochsach, il avouera à demi-mot à son analyste qu'il se tape sa femme et épanchera sa sexualité qu'il prétend sans problème dans un final complètement hystérique qui a toujours su déclencher un fou-rire à tous les lecteurs à qui j'ai soumis cet opus.
Il est à noter que l'édition originale du Lézard graphique est introuvable et que Psychanalyse a été réédité avec Monolinguistes (linguistiques ?) en un volume chez L'Association.